"Je crois en Jésus Christ, qui a été crucifié."
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LES CATHOLIQUES DOIVENT-ILS PARTICIPER
AU PRINTEMPS FRANÇAIS?
Pour aider chacun à forger sa propre réponse à la question, nous publions des extraits du livre incontournable de Philippe DARANTIERE, Pour une action politique catholique (Ed. de Paris, Versailles, 2005). Il commente avec autant de justesse que de compétence la Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (en la solennité du Christ Roi 2002) à propos de questions sur l'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique. Et à partir d'elle, et de l'exemple du Maître lui-même dans le chapitre 9 de l'Evangile selon saint Jean, il propose un certain nombre de leçons pour un engagement concret et efficace, authentiquement évangélique au XXI° siècle. Voici déjà quelques perles, pour vous inciter à la lecture; à défaut, revenez ici chaque semaine!
p. 27 Dans
un pays comme le nôtre, où le respect de la dignité de la personne
est bafoué par la loi et par les juges, les conditions de légitimité
du régime ne sont plus réalisées. Pour restaurer la légitimité
démocratique en France, il ne faudrait rien moins que
l'établissement d'une norme morale « non négociable »
qui s'impose au législateur, et par là, à tout le corps social. Or
la Note Doctrinale a parfaitement identifié ce qui s'y oppose: « en
s'appuyant de façon trompeuse sur la valeur de la tolérance, on
demande à une bonne partie des citoyens – et notamment aux
catholiques – de renoncer à participer à la vie sociale et
politique de leur pays selon la conception de la personne et du bien
commun qu'ils pensent humainement vraie et juste. »
La
solution au problème n'est donc pas dans la constitution d'un
« parti catholique », tant que le mal qui ronge notre
démocratie ne sera pas attaqué à la racine: ce « laïcisme
intolérant » que dénonce le Cardinal Ratzinger.
p. 100 L'urgence, maintenant, est d'engager le combat. Un combat nouveau:
une reconquête. C'est la vérité de l'Eglise sur l'Homme tout
entier qu'il faut réaffirmer. Sinon, la machine totalitaire qui est
en marche appliquera son programme jusqu'au bout: chasser l'idée de
Dieu du coeur même de l'homme, et la remplacer par sa doctrine
-satanique: l'homme n'est qu'un rouage sans valeur propre. Déjà
elle arme ses deux bras. L'idéologie écologiste dresse le
contre-pouvoir des droits de la nature. L'idéologie mondialiste agit
pour l'atomiser dans un marché global. Enfin, une gouvernance
souveraine décidera de tout sur la planète, y compris du nombre
d'êtres humains dignes de vivre.
Ce que nous dit la Note
Doctrinale sur l'engagement des catholiques en politique, c'est qu'il
n'est plus temps de défendre des positions perdues. Il faut passer à
l'offensive!
p. 115 Face
à cet adversaire, l'action de résistance ne suffit plus. Pire, elle
est inopérante. Il faut sortir de la « stratégie de
la digue », qui
consistait depuis 200 ans à tenter de faire barrage à la vague
déferlante de la subversion de nos valeurs chrétiennes. La digue a
cédé depuis plus de 30 ans: une génération! Il faut
maintenant passer à l'offensive, attaquer le système, exploiter ses
points faibles, investir ses places fortes. Par
où commencer?
L'histoire nous enseigne que tout empire s'affaiblit par l'élongation
de ses voies de communication. L'empire du relativisme moral absolu
qui nous gouverne n'échappe pas à cette loi. Il souffre lui aussi
de l'élongation de ses tentacules d'un bord à l'autre de la vie
sociale, politique, économique, culturelle, spirituelle... Il ne
peut tout contrôler, tout soumettre. Il nous faut déceler ses
points faibles, qui soient aussi des points saillants pour notre
stratégie de reconquête. (...) Or, nous l'avons
démontré, l'action politique traditionnelle ne permet pas d'agir
à ce niveau, piégée par les contradictions du « laïcisme
intolérant » que dénonce le Cardinal Ratzinger. L'action
chrétienne de reconquête doit donc se fixer des objectifs et des
modes d'action qui diffèrent radicalement du réformisme législatif
classique, dont il n'y a plus guère à attendre.
p. 138 Ce type de contestation exige le courage de s'opposer à « la force de la loi » si celle-ci est considérée comme injuste. Elle crée donc pour les militants catholiques des situations inconfortables, mais qui le sont plus encore pour les représentants de l'ordre « normal » de la chose contestée.
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