jeudi 1 décembre 2016

S'ils se taisent, les pierres crieront

Le député Jacques Bompard à l'Assemblée Nationale aujourd'hui



Si j'avais été évêque, j'aurais simplement apposé le sceau épiscopal au bas du texte et je l'aurais fait lire dans toutes les paroisses du diocèse le Dimanche suivant. On se demande quelquefois ce que c'est qu'un péché d'omission: comment être coupable de ce qu'on n'a pas fait? En voici tout un catalogue dont un seul suffirait à nous damner, si nous ne nous convertissons pas. Hélas, faute de conversion, nous nous acheminons vers le scénario le pire qu'on puisse envisager, pour que justice soit faite.

samedi 5 novembre 2016

jeudi 27 octobre 2016

Doctrine de l'immigration selon l'Eglise

Lu sur le Salon Beige de larges extraits de la contribution de Mgr Gianpaolo Crepaldi, archevêque de Trieste et président de la commission "Caritas in veritate" du Conseil des Conférences Episcopales d'Europe:
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/10/quatre-critères-pour-orienter-les-politiques-migratoires-.html

Quatre critères pour orienter les politiques migratoires

CMgr. Giampaolo Crepaldi, Président de l’Observatoire International Cardinal Van Thuân sur la doctrine sociale de l’Eglise, archevêque de Trieste et président de la Commission « Caritas in veritate » du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe (CCEE), a élaboré 4 critères pour orienter les politiques migratoires :
"A la base, il y a les orientations de la Doctrine Sociale de l’Église. Il faut reconnaître que sur ce phénomène les encycliques sociales n’ont jusqu’à présent pas dit grand-chose. Mais l’enseignement ordinaire des derniers papes et surtout les Messages pour ‘la Journée mondiale des migrants et des réfugiés’ contiennent de nombreuses informations précieuses. Aussi les Conférences épiscopales européennes – de la COMECE et de la CCEE – ont fait entendre leur voix, ainsi que les épiscopats nationaux que ce soit des pays d’émigration ou des pays d’accueil. Il y a donc certains critères que je veux mentionner ici de façon très synthétique d’autant qu’ils ont également guidé le travail du présent Rapport.
Le premier critère est que le droit d’émigrer existe, de quitter son propre pays soit lorsque la vie y est devenue très difficile, voire impossible, en raison d’une persécution politique ou religieuse mettant en danger sa vie ou celle de sa famille,soit quand il est dévasté par la guerre, soit encore quand un état de détérioration, de pauvreté endémique ou de sous-développement empêche la survie ou la soumet à des conditions de souffrances disproportionnées. Tout le monde a le devoir d’aimer son pays, mais personne n’est obligé de devenir esclave. S’expatrier est donc un droit qui doit être reconnu.
S’il existe donc un droit à l’émigration, il faut aussi tenir compte qu’il y a aussi, et peut-être d’abord, un droit de ne pas émigrer.L’émigration ne doit pas être contrainte, forcée, ou même planifiée. Ce principe est très important car il entraîne des obligations connexes : le devoir pour la communauté internationale d’intervenir sur les causes avant d’agir sur les conséquences, d’affronter les problèmes qui dans les pays d’où l’on émigre poussent ou obligent les gens et les familles à s’en aller, en donnant sa propre contribution pour les résoudre, mais aussi le devoir pour ceux qui émigrent de vérifier si plutôt que de partir il n’existe pas la possibilité de rester et d’aider leur pays à régler ses difficultés. Malheureusement, au contraire, les grandes puissances elles-mêmes déstabilisent certaines aires géopolitiques, en armant et en finançant des états corrompus et des califats. De nombreux évêchés africains invitent avec insistance leurs enfants à ne pas s’en aller, à ne pas se laisser égarer par des propositions illusoires, mais de rester pour contribuer au progrès de leur pays. Du droit à ne pas migrer on ne parle pas beaucoup. Chaque situation est un cas particulier et ces principes ne peuvent pas être généralisés ; cependant, ils peuvent contribuer à éclairer justement les situations particulières.
Un autre principe est que s’il y a un droit d’émigrer, il n’existe pas un droit absolu d’immigrer ou d’entrer dans tous les cas dans un autre pays. En d’autres termes, les pays de destination ont le droit de gouverner l’immigration et d’établir des règles pour l’accès et l’intégration des immigrés dans leurs sociétés. Des principes élémentaires du droit humanitaire disent que celui qui arrive doit être accueilli et soigné, mais les gouvernements doivent aussi penser au bien commun de leur propre nation à l’égard duquel l’immigration peut constituer une menace. Parmi les critères de la défense du bien commun dans les politiques d’immigration, il y a aussi le devoir de préserver son identité culturelle et d’assurer une intégration efficace et non un multiculturalisme de simple voisinage sans intégration.
Un autre critère est le réalisme chrétien. D’une part, ne pas se verrouiller face à ces événements importants, de l’autre, ne pas céder pas à une rhétorique superficielle. L’accueil et l’intégration représentent des problèmes très prenants et il ne suffit pas d’une bonne volonté générale pour les résoudre. Le réalisme signifie ne pas céder à des explications simplificatrices des phénomènes migratoires, en attribuant la faute à la droite ou à la gauche. Cela signifie qu’il faut voir comment le mal et le bien viennent toujours ensemble dans ce type de circonstances : de nombreux migrants sont très certainement dans le besoin, d’autres peuvent migrer avec des objectifs moins nobles. Cela signifie qu’il faut voir que derrière les migrations, il n’y a pas seulement des besoins légitimes, mais aussi des réseaux d’exploitation des personnes et des desseins de déstabilisation internationale. L’acceptation du prochain ne peut pas être aveugle ou tout simplement sentimental, l’espérance de ceux qui émigrent doit aller de pair avec l’espérance de la société qui les accueille. L’espérance doit être organisée, et pour cela il faut du réalisme.
Le réalisme chrétien exige donc que l’on ne fasse pas de chaque cas une généralité. Il est évident que l’immigration islamique a des caractéristiques propres qui la rendent particulièrement problématique. Le reconnaître est un indice de réalisme et de bon sens et non de discrimination. L’Islam a à voir avec les migrations de deux façons : d’une part, pour les califats islamiques qui forcent les gens, en particulier les chrétiens, à fuir pour sauver leur vie, et de l’autre parce que l’intégration des populations musulmanes dans d’autres pays est objectivement plus difficile, en raison de certaines caractéristiques de la religion islamique elle-même. Il ne s’agit pas de blâmer l’Islam, mais de prendre acte qu’il y a dans l’islam des éléments qui empêchent d’accepter certains aspects fondamentaux des autres sociétés et en particulier ceux de celles qui ont une longue tradition chrétienne. L’accueil dans l’urgence doit être donné à tous. Mais ensuite quand vous passez de l’accueil à l’intégration, il est prudent de ne pas considérer tous les immigrants de la même façon, sans distinction, y compris les cultures et les religions d’origine."

lundi 19 septembre 2016

Sur ce qui est dit de l'assassinat du P. Hamel

Mise au point à propos de ce qui est dit ici et là de plus en plus souvent sur le P. Hamel et son assassin.

La méconnaissance de la doctrine catholique de la grâce dans l’Église de notre temps éclate à travers les réflexions qui sont proposées à l'occasion de l'assassinat du P. Hamel : c'est inquiétant quand on pense que l’Église est précisément l'intendant de la grâce en ce monde. Mais par delà l'émotionnel, rappelons-nous quelques vérités.

Tout d'abord, satan n'a pas le pouvoir de tuer les gens. Pour tuer les gens, il est obligé de se trouver des suppôts en ce monde, et ce sont eux qui exécutent ses basses œuvres. Ce fut déjà le cas pour la mort du Christ telle qu'elle est rapportée par les Evangiles. De même, pour tuer les enfants à naître, il lui faut comme suppôts des députés qui votent une loi inique, des ministres de la santé très vigilants sur l'accès universel à l'IVG, des médecins qui prononcent et exécutent la sentence au cas par cas, pour l'indemnité portée à 666 € l'acte. Pour le P. Hamel, c'est aussi la même chose : les suppôts de satan, comme on les appelaient encore il y a peu, sont responsables et de leurs actes, et de la connivence plus ou moins délibérée qu'ils ont avec lui. Ce sont eux les assassins, et à ce titre ils commettent des péchés mortels qui les damneront s'ils ne se convertissent pas. Le P. Hamel, plutôt que de désigner son assassin par les mots sans doute surinterprétés qui ont été repris, exprimait plus vraisemblablement le sentiment de satan qui rôde à l'heure de la mort, comme cela est rapporté de saint Martin de Tours dans les mêmes termes, bien qu'il n'ait pas été assassiné par un islamiste.

Ensuite, la valeur rédemptrice du sang d'un homme, même martyr, ne suffit pas à ouvrir le ciel à un autre homme : le sang du martyr peut tout au plus mériter pour son bourreau des grâces qui aideront sa conversion : ce qui lui permettra de se racheter s'il en a le temps. Le cas le plus fameux dans l'histoire de l’Église est celui de saint Etienne et de saint Paul. Etienne n'a pas gagné le Ciel à Paul, mais lui a obtenu des grâces pour aider une conversion fulgurante, comme l'était le personnage, ce qui lui a ouvert la carrière ecclésiastique que l'on sait. Il n'a donc pas gagné son Ciel, grâce à saint Etienne, tout en persévérant dans la persécution juive du christianisme naissant ; mais bien en se dévouant corps et âme à l'annonce de cette Voie dont il était d'abord l'ennemi. Seul le sang du Christ peut ouvrir le Ciel à tous ceux qui se tournent vers lui pour être sauvés : et encore n'est-ce pas un automatisme aussi saint que puissant, mais il fonctionne par la folie de la prédication. C'est par l'évangélisation des islamistes que le sang de leurs victimes pourra trouver la fécondité qui les arrache à la voie de haine qui les détruit, et leur rende accessibles les chemins d'un changement radical de leur vie : Jésus miséricordieux peut pardonner de tels crimes et les guérir dans la sainte Eglise.


 Enfin, Jésus seul est notre paix, lui qui a fait des deux, un seul peuple ; dans sa chair crucifiée, il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine, en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse (cf. Ep 2, 13-16). En supprimant les prescriptions juridiques de la loi, il instaure le culte spirituel, l'adoption filiale proposée à tous les hommes sans exclusive. C'est la raison pour laquelle il est crucial aujourd'hui de relire dans le préambule de la Déclaration sur la Liberté religieuse de Vatican II, l'affirmation de l'unique vraie religion instituée par Dieu, qui subsiste dans l’Église catholique, et le devoir de tous les hommes, personnes et sociétés, de s'interroger en conscience et de se convertir dès lors que cela leur apparaît comme la vérité. Multiplier les démarches interreligieuses en miroir, c'est faire la promotion de ces prescriptions juridiques que le Christ a abolies, et systématiquement tourner le dos à la seule possibilité de paix qui nous soit donnée en ce monde : la Bonne Nouvelle de Jésus Christ notre Seigneur à qui veut l'entendre.

jeudi 14 juillet 2016

Qui sera digne de diriger la France?

Intervention d'Hervé Juvin, essayiste et économiste, sur les questions "Comment reconstruire les économies nationales ?" et "Quels sont les bénéfices d'un changement de modèle économique ?", à la conférence organisée par la Fondation pour une Europe des Nations et des Libertés (FENL), à Paris le 14 mai 2016.