dimanche 25 novembre 2012

"Je crois en Dieu, le Père tout-puissant."


المجلس الباباوي للاسرة
الاسرة والزواج والمعاشرة بالامر الواقع
(II)
CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE

FAMILLE, MARIAGE ET "UNION DE FAIT"

(II)

III – Les unions de fait par rapport à la société dans son ensemble

Dimension sociale et politique du problème de l’assimilation

14 La stabilité conjugale et familiale n’est pas fondée uniquement sur la bonne volonté des personnes concernées, mais revêt un caractère institutionnel en raison de la reconnaissance publique, de la part de l’État, du choix de vie conjugale. La reconnaissance, la défense et la promotion de cette stabilité répond à l’intérêt général, et en particulier à celui des plus faibles, c’est-à-dire les enfants.
15 L’exaltation indifférenciée de la liberté de choix des individus, sans aucune référence à un ordre de valeurs sociales, obéit à une conception totalement individualiste et privatisée du mariage et de la famille, aveugle à leur dimension sociale objective. Or il ne faut pas oublier que la procréation est le principe «génétique» de la société, et que l’éducation des enfants est le lieu primordial de transmission et de culture du tissu social, noyau essentiel de sa configuration structurelle.

La reconnaissance et l’assimilation des unions de fait discriminent le mariage

16 En accordant une reconnaissance publique aux unions de fait, on crée un cadre juridique asymétrique: tandis que la société assume des obligations à l’égard des personnes qui vivent ensemble, celles-ci ne prennent pas envers elle les engagements propres au mariage. L’assimilation aggrave encore cette situation, par le fait qu’elle privilégie les unions de fait par rapport au mariage en les exonérant de certains devoirs essentiels envers la société. On accepte ainsi une dissociation paradoxale, qui se traduit par un préjudice pour l’institution familiale. À propos des récentes propositions législatives visant à assimiler les unions de fait, même homosexuelles, aux familles (n’oublions pas que leur reconnaissance est le premier pas vers leur assimilation), il convient de rappeler aux parlementaires qu’ils ont le devoir de s’y opposer (..)Par le fait qu’elles présentent toutes les caractéristiques de non-conformité à la loi naturelle, ces initiatives légales sont incompatibles avec la dignité de loi.(..) Il ne s’agit pas que la société impose aux conjoints un «modèle» de comportement déterminé, mais que soit reconnue, dans l’ordre juridique, la contribution irremplaçable au bien commun apportée par la famille fondée sur le mariage. Là où la famille est en crise, la société est ébranlée.
18 Il faut que les responsables politiques prennent conscience de la gravité du problème. De nos jours, dans les pays occidentaux, il n’est pas rare que l’action politique privilégie les aspects pragmatiques et ce qu’on appelle la «politique des équilibres» sur des points concrets, tout en évitant d’entamer un débat sur les principes qui risquerait de compromettre la cohésion difficile et précaire entre les partis, alliances ou coalitions. Or ces équilibres ne devraient-ils pas être fondés plutôt sur la limpidité des principes, le respect des valeurs essentielles, la clarté des postulats fondamentaux?

مع الاعتراف العمومي للمعاشرة بالأمر الواقع، يبدع إطار قانوني غير متوازن : في حين أن المجتمع يفترض على ذاته التزامات فيما يتعلق بالأشخاص الذين يعيشون معا، فانهم لا يتخذون التزامات الزواج امام المجتمع. وبهذا الوضع فان المجتمع يفضل المعاشرة بالامر الواقع على الزواج من حيث إعفائهم من بعض الواجبات الأساسية تجاه المجتمع.
على اساس انوهذه المبادرات القانونية تتصف بعدم المطابقة والقانون الطبيعي،فانها  تتنافى وكرامة القانون. (..) ليس الأمر هو أن المجتمع يفرض على الذين يتعايشون "نموذجا" لقواعد السلوك، وانما ان يعترف النظام القانوني، بالمساهمة في الصلاح العام التي تقدمها الأسرة القائمة على الزواج ولا يمكن الاستغناء عنها . حيث الأسرة في أزمة، يتزعزع المجتمع.

Fondements anthropologiques de la différence entre mariage et "unions de fait"

20 Si l’on admet qu’il existe un amour spécifique entre l’homme et la femme, il est évident que cet amour incline (de par sa nature même) à une certaine intimité et exclusivité, à mettre au monde des enfants et à formuler un projet commun de vie. Quand on veut cela, et qu’on le veut d’une manière telle qu’on donne à l’autre la faculté de l’exiger, alors on peut véritablement parler d’un don-acceptation réciproque entre la femme et l’homme, qui crée la communion conjugale. .. C’est à cela que la tradition chrétienne historique de l’Occident a donné le nom de mariage.
21 Il s’agit donc bien d’un projet commun stable, qui naît du don libre et total de l’amour conjugal fécond, comme une chose due en justice. La dimension de justice est inhérente à la conjugalité, s’agissant d’une institution sociale originaire (et qui donne origine à la société). .. Il peut exister d’autres façons de vivre la sexualité – même à l’encontre des tendances naturelles – d’autres formes de vie en commun, d’autres types de liaisons – fondées ou pas sur la différentiation sexuelle – d’autres moyens pour mettre au monde des enfants. Mais la famille fondée sur le mariage a ce trait distinctif qu’elle est la seule institution qui comprenne tous les éléments mentionnés ci-dessus, simultanément et depuis l’origine.
22 Il s’agit d’un principe basilaire: pour devenir un amour conjugal authentique et libre, l’amour doit être transformé, par l’acte librement choisi du consentement matrimonial, en un amour dû en justice. «À la lumière de ces principes – conclut le Pape – on peut établir et comprendre la différence essentielle qui existe entre une pure union de fait  - même si elle prétend être enracinée dans l'amour - et le mariage, où l'amour se traduit par un engagement non seulement moral mais rigoureusement juridique. Le lien, assumé réciproquement, développe en retour efficacité et force à l'égard de l'amour dont il naît; il favorise sa persistance au bénéfice du conjoint, des enfants et de la société elle-même."

Gravité majeure présentée par l’assimilation du mariage aux relations homosexuelles

23 «Il est clair que la revendication d’attribuer une réalité conjugale à l’union de deux personnes du même sexe est incongrue. S’y oppose avant tout, l’impossibilité objective de faire fructifier le mariage à travers la transmission de la vie, selon le projet inscrit par Dieu dans la structure même de l’être humain. Et s’y oppose en outre l’absence des présupposés liés à la complémentarité interpersonnelle de l’homme et de la femme voulue par le Créateur, tant sur le plan physico-biologique que sur le plan psychologique»… Le mariage ne peut être rabaissé au niveau d’une relation homosexuelle; c’est contraire au sens commun. ..La prétention d’assimiler de telles unions au «mariage légal», comme le réclament certaines initiatives récentes, est encore beaucoup plus grave. De surcroît, les initiatives visant à rendre légalement possible l’adoption d’enfants dans le cadre des rapports homosexuels ajoutent à ce qui précède un grave facteur de péril.. Rappeler la transcendance sociale de la vérité sur l’amour conjugal et souligner par conséquent que la reconnaissance, ou pire encore l’assimilation, du mariage aux rapports homosexuels serait une grave erreur n’est pas discriminer ces personnes. L’ignorer serait au contraire porter un grave préjudice au bien commun de la société, qui veut que les lois reconnaissent, favorisent et protègent l’union conjugale comme base de la famille.

dimanche 18 novembre 2012

Danses folkloriques à Panama

CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE

FAMILLE, MARIAGE ET "UNION DE FAIT"

(I)
المجلس الباباوي للاسرة
الاسرة والزواج والمعاشرة بالامر الواقع
Présentation
.. Le Conseil Pontifical pour la Famille a organisé une série de réunions d’étude durant l’année 1999 et les premiers mois de l’an 2000 avec la participation de personnalités éminentes et d’experts reconnus du monde entier afin d’analyser comme il se doit ce problème délicat, d’une telle portée pour l’Église et pour le monde.
Le présent document est le fruit de ce travail. Il affronte une problématique actuelle et difficile, qui touche de près au noyau central des relations humaines, à la question très délicate de l’union intime entre famille et vie, aux zones les plus sensibles du cœur humain. En même temps, devant son indéniables portée publique, dans la conjoncture politique internationale actuelle, une parole d’orientation est devenue nécessaire et urgente. Elle s’adresse avant tout à ceux qui ont des responsabilités en la matière. Ce sont eux en effet qui, dans leurs activités législatives, ont le pouvoir de donner une consistance juridique à l’institution matrimoniale, ou au contraire, d’affaiblir la consistance du bien commun que cette institution naturelle protège, en partant d’une vision des problèmes personnels qui ne correspond pas à la réalité.
Ces réflexions s’adressent aussi aux pasteurs d’âmes…
Enfin, le présent document entend contribuer de manière positive au dialogue, afin de mettre en lumière la vérité des choses et les exigences qui procèdent de l’ordre naturel lui-même, en participant ainsi au débat socio-politique et à la responsabilité envers le bien commun…
1 Ce qu’on appelle les «unions de fait» ont acquis dans les dernières années une visibilité particulière dans la société. Des initiatives réclament leur reconnaissance institutionnelle, et même leur assimilation aux familles issues de l’engagement matrimonial. Devant une question d’une telle gravité, qui pourrait avoir tant de répercussions futures pour la communauté humaine tout entière, le Conseil Pontifical pour la Famille se propose d’attirer l’attention, à l’aide des réflexions qui vont suivre, sur les dangers qu’une telle reconnaissance et assimilation feraient courir à l’identité de l’union matrimoniale, et sur le grave dommage qui en découlerait pour la famille et pour le bien commun de la société. ..
Les considérations exposées ici s’adressent non seulement à ceux qui reconnaissent expressément dans l’Église Catholique ..mais aussi aux chrétiens des autres Églises et communautés chrétiennes, ainsi qu’à tous ceux qui sont sincèrement engagés en faveur de ce bien précieux qu’est la famille, cellule fondamentale de la société
I - Les “unions de fait” 
Aspect social des “unions de fait” 
2 L’expression «union de fait» recouvre un ensemble de réalités humaines multiple et hétérogène, qui ont en commun le fait d’être des cohabitations (de type sexuel) sans mariage. Les unions de fait se caractérisent précisément par le fait qu’elles ignorent, repoussent à plus tard ou même refusent l’engagement conjugal. Il en découle de graves conséquences.
Dans le mariage, on assume publiquement, par le pacte d’amour conjugal, toutes les responsabilités qui dérivent du lien ainsi établi. De cette prise publique de responsabilités, il résulte un bien non seulement pour les conjoints et pour leurs enfants, dans leur éducation affective et formatrice, mais aussi pour les autres membres de la famille. La famille fondée sur le mariage est également un bien fondamental et précieux pour la société tout entière, dont les fondements reposent solidement sur les valeurs qui se concrétisent dans les relations familiales, dont la stabilité est garantie par le mariage. Le bien qui découle du mariage est également essentiel pour l’Église, qui reconnaît dans la famille «l’Église domestique[1][2]». C’est tout cela qui se trouve menacé par l’abandon de l’institution matrimoniale, un abandon qui est implicite dans les unions de fait.
3 .. La dimension sociale de ce problème requiert cependant un effort supplémentaire de réflexion, pour montrer, en particulier à ceux qui ont des responsabilités publiques, qu’il n’est pas souhaitable d’élever ces situations privées au rang d’intérêt public..
Les motifs personnels et le facteur culturel
7 Il convient de s’interroger sur les motifs profonds qui sont à l’origine de la crise du mariage, tant dans sa dimension religieuse que civile, dans les sociétés contemporaines, et des initiatives tendant à obtenir la reconnaissance des unions de fait et leur assimilation au mariage
Il est évident que le recul du monde agricole, le développement du secteur tertiaire de l’économie, l’augmentation de la durée moyenne de la vie, l’instabilité de l’emploi et des relations personnelles, la diminution du nombre des membres d’une famille vivant sous le même toit, la globalisation des phénomènes sociaux et économiques se sont répercutés au niveau familial sous forme d’une instabilité accrue, tout en contribuant à un idéal de famille moins nombreuse. Mais cela suffit-il à expliquer la situation du mariage aujourd’hui? ..
8 Dans ce processus de déstructuration culturelle et humaine de l’institution matrimoniale, il ne faut pas sous-estimer l’incidence de l’idéologie du «genre». Le fait d’être un homme ou une femme ne serait pas déterminé fondamentalement par le sexe, mais par la culture. C’est une idéologie qui sape les fondements de la famille et des relations interpersonnelles…
Les experts distinguent habituellement entre identité sexuelle (c’est-à-dire la conscience de l’identité psycho-biologique de son propre sexe et de la différence par rapport à l’autre sexe) et identité générique (c’est-à-dire la conscience de l’identité psycho-sociale et culturelle du rôle que les personnes d’un sexe déterminé remplissent dans la société). Dans un processus d’intégration correct et harmonieux, l’identité sexuelle et l’identité du genre se complètent, puisque les personnes qui vivent en société obéissent aux modèles culturels correspondant à leur propre sexe…
Dans la décennie 1960-1970, s’est répandue une théorie (..«constructioniste») selon laquelle l’identité sexuelle du «genre» (gender) ne serait pas seulement le produit de l’interaction entre la communauté et l’individu, mais serait même indépendante de l’identité sexuelle personnelle. En d’autres termes, dans la société, les genres masculin et féminin seraient exclusivement le produit de facteurs sociaux, sans aucune relation avec la dimension sexuelle de la personne…
L’idéologie du genre a trouvé dans l’anthropologie individualiste du néolibéralisme radical un milieu propice.

المساواة أمام القانون يقتضي احترام مبدأ العدالة التي تتطلب المعاملة على قدم المساواة ما يتساوى، وما هو مختلف على احتلاف، وبعبارة أخرى، لكل فرد حقه هذه العدالة. ولكن يتم انتهاك هذا مبدأ العدالة إذا أعطينا المعاشرة بالأمر الواقع معاملة قانونية مماثلة لتلك الممنوحة إلى الأسرة القائمة على الزواج. إذا كانت المعاشرة و الأسرة الزوجية لا تتعادلان في حقوقهما والوظائف والخدمات المقدمة للمجتمع، لا ينبغي أن يكون لهما وضع قانوني مماثل يعادلهما.

II – Famille fondée sur le mariage et unions de fait
Famille, vie et union de fait
9 Il faut bien comprendre la différence substantielle qui existe entre le mariage et les unions factuelles…
Dans les sociétés ouvertes et démocratiques d’aujourd’hui, l’État et les pouvoirs publics ne doivent pas institutionnaliser les unions de fait, en leur accordant un statut similaire à celui du mariage et de la famille. Et moins encore les assimiler à la famille fondée sur le mariage. Ce serait là un usage arbitraire du pouvoir qui ne contribuerait pas au bien commun, puisque le mariage et la famille, de par leur nature originaire, sont antérieurs au pouvoir souverain de l’État et le précèdent de manière absolue et radicale. Il convient d’entamer une sérieuse réflexion, à l’intérieur des diverses communautés politiques, dans un esprit serein, libre de tout parti-pris et de toute démagogie, sur la contribution vitale et indispensable au bien commun qu’apporte la famille fondée sur le mariage, par rapport à celle des autres réalités qu’on trouve dans les cohabitations affectives. Il semble déraisonnable de soutenir que les fonctions vitales remplies par les communautés familiales – centrées sur l’institution matrimoniale stable et monogamique – peuvent être remplies de manière massive, stable et permanente par les unions de fait basées uniquement sur des relations affectives. Comme facteur essentiel à la vie, à la stabilité et à la paix sociale, la famille fondée sur le mariage doit être soigneusement protégée et aidée dans une vision plus vaste, qui tienne compte de l’avenir et de l’intérêt commun de la société.
10 L’égalité devant la loi doit respecter le principe de justice, qui exige qu’on traite ce qui est égal comme égal, et ce qui est différent comme différent, autrement dit, que chacun ait son dû, en justice. Or ce principe de justice serait enfreint si on donnait aux unions de fait un traitement juridique similaire ou équivalent à celui accordé à la famille fondée sur le mariage. Si la famille matrimoniale et les unions de fait ne sont pas semblables ni équivalentes dans leurs droits, leurs fonctions et les services rendus à la société, elles ne doivent pas non plus avoir un statut juridique semblable ou équivalent.
Le motif avancé par ceux qui font pression pour la reconnaissance des unions de fait (la «non discrimination») comporte, en fait, une discrimination envers la famille matrimoniale, qui serait ainsi placée sur un pied d’égalité avec toutes les autres formes de vie domestique, sans tenir compte de l’existence ou de l’absence d’un engagement de fidélité mutuelle et de mise au monde-éducation des enfants
 11 Toujours dans l’ordre des principes, il faut garder à l’esprit la distinction entre intérêt public et intérêt privé. Dans le premier cas, la société et les pouvoirs publics ont le devoir de le protéger et le promouvoir. Dans le deuxième cas, l’État doit se limiter à garantir la liberté. L’intérêt public ressort du droit public. Au contraire, tout ce qui a trait aux intérêts privés doit être laissé au domaine privé. Le mariage et la famille revêtent un intérêt public, par le fait qu’ils représentent la cellule de base de la société et de l’État. Comme tels, ils doivent être reconnus et protégés. Deux ou plusieurs personnes peuvent décider de vivre ensemble, avec ou sans relation sexuelle, mais cette vie en commun ou cohabitation ne revêt pas un intérêt public. Les pouvoirs publics doivent éviter de s’immiscer dans un tel choix, qui a un caractère privé. Les unions de fait sont la conséquence de comportements privés, et doivent demeurer sur le plan privé. ..Dans le mariage, un homme et une femme constituent entre eux une alliance de toute la vie, ordonnée, de par sa nature même, au bien des époux, à la mise au monde des enfants et à leur éducation. À la différence des unions de fait, dans le mariage on assume publiquement et formellement des engagements et des responsabilités essentielles pour la société, exigibles devant les tribunaux.

dimanche 11 novembre 2012



Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise

LA PAIX: FRUIT DE LA JUSTICE ET DE LA CHARITÉ
494 La paix est une valeur 1015 et un devoir universels1016 elle trouve son fondement dans l'ordre rationnel et moral de la société dont les racines sont en Dieu lui-même, « source première de l'être, vérité essentielle et bien suprême ».1017 La paix n'est pas simplement l'absence de guerre ni même un équilibre stable entre des forces adverses,1018 mais elle se fonde sur une conception correcte de la personne humaine 1019 et requiert l'édification d'un ordre selon la justice et la charité.
La paix est le fruit de la justice (cf. Is 32, 17),1020 comprise au sens large, comme le respect de l'équilibre de toutes les dimensions de la personne humaine. La paix est en danger quand l'homme se voit nier ce qui lui est dû en tant qu'homme, quand sa dignité n'est pas respectée et quand la coexistence n'est pas orientée vers le bien commun. Pour la construction d'une société pacifique et pour le développement intégral des individus, des peuples et des nations, la défense et la promotion des droits de l'homme sont essentielles.1021
La paix est aussi le fruit de l'amour: « La paix véritable et authentique est plus de l'ordre de la charité que de la justice, cette dernière ayant mission d'écarter les obstacles à la paix tels que les torts, les dommages, tandis que la paix est proprement et tout spécialement un acte de charité ».1022


494 السلام هو قيمة وواجب للجميع؛ يتاسس على النظام العقلاني والأخلاقي للمجتمع وله جذوره في الله نفسه، بصفته المصدر الأول للوجود، والحقيقة الأساسية والصلح الاعلى"  السلام ليس مجرد غياب الحرب أو حتى توازن مستقر بين القوى المعارضة، ولكن يقوم على فهم صحيح للإنسان  ويتطلب بناء النظام الاجتماعي وفقا لتسلسل العدل والإحسان والمحبة





495 La paix se construit jour après jour dans la recherche de l'ordre voulu par Dieu,1023 et elle ne peut fleurir que lorsque tous reconnaissent leurs responsabilités dans sa promotion.1024 Pour prévenir les conflits et les violences, il est absolument nécessaire que la paix commence par être vécue comme une valeur profonde dans l'intimité de toute personne; ainsi elle peut se répandre dans les familles et dans les diverses formes d'agrégation sociale, jusqu'à impliquer la communauté politique tout entière.1025 Dans un climat général de concorde et de respect de la justice, peut mûrir une authentique culture de paix,1026 capable de se répandre aussi dans la Communauté internationale. La paix est donc « fruit d'un ordre inscrit dans la société humaine par son divin fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d'aspirer à une justice plus parfaite ».1027 Cet idéal de paix « ne peut s'obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes, ni sans la libre et confiante communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices ».1028
496 La violence ne constitue jamais une réponse juste. Convaincue de sa foi dans le Christ et consciente de sa mission, l'Église « proclame (...) que la violence est un mal, que la violence est inacceptable comme solution aux problèmes, que la violence n'est pas digne de l'homme. La violence est un mensonge, car elle va à l'encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. La violence détruit ce qu'elle prétend défendre: la dignité, la vie, la liberté des êtres humains ».1029
Le monde actuel a lui aussi besoin du témoignage de prophètes non armés, hélas objet de railleries à toute époque1030 « Ceux qui renoncent à l'action violente et sanglante, et recourent pour la sauvegarde des droits de l'homme à des moyens de défense à la portée des plus faibles rendent témoignage à la charité évangélique, pourvu que cela se fasse sans nuire aux droits et obligations des autres hommes et des sociétés. Ils attestent légitimement la gravité des risques physiques et moraux du recours à la violence avec ses ruines et ses morts ».

dimanche 4 novembre 2012




Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise

108 Le message fondamental de l'Écriture Sainte annonce que la personne humaine est une créature de Dieu (cf. Ps 139, 14-18) et discerne comme son élément distinctif et spécifique le fait d'être à l'image de Dieu: « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Dieu place la créature humaine au centre et au sommet de la création: à l'homme (en hébreu « adam »), modelé avec la terre (« adamah »), Dieu insuffle dans les narines le souffle de vie (cf. Gn 2, 7). En conséquence, « parce qu'il est à l'image de Dieu, l'individu humain a la dignité de personne: il n'est pas seulement quelque chose, mais quelqu'un. Il est capable de se connaître, de se posséder et de librement se donner et entrer en communion avec d'autres personnes, et il est appelé, par grâce, à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de foi et d'amour que nul autre ne peut donner à sa place ».204
110 La relation entre Dieu et l'homme se reflète dans la dimension relationnelle et sociale de la nature humaine. De fait, l'homme n'est pas un être solitaire, mais plutôt « de par sa nature profonde, (...) un être social, et, sans relations avec autrui, il ne peut ni vivre ni épanouir ses qualités ».208 À cet égard, il est significatif que Dieu ait créé l'être humain comme homme et femme 209(cf. Gn 1, 27): « Il est d'autant plus significatif de voir l'insatisfaction qui s'empare de la vie de l'homme dans l'Éden tant que son unique point de référence demeure le monde végétal et animal (cf.Gn 2, 20). Seule l'apparition de la femme, d'un être qui est chair de sa chair, os de ses os (cf. Gn2, 23) et en qui vit également l'esprit de Dieu créateur peut satisfaire l'exigence d'un dialogue interpersonnel, qui est vital pour l'existence humaine. En l'autre, homme ou femme, Dieu se reflète, lui, la fin ultime qui comble toute personne ».210
111 L'homme et la femme ont la même dignité et sont d'égale valeur,211 non seulement parce que tous deux, dans leur diversité, sont l'image de Dieu, mais plus profondément encore parce que le dynamisme de réciprocité qui anime le nous du couple humain est image de Dieu.212 Dans le rapport de communion réciproque, l'homme et la femme se réalisent profondément eux-mêmes, en se situant en tant que personnes à travers le don sincère de soi.213Leur pacte d'union est présenté dans l'Écriture Sainte comme une image du Pacte de Dieu avec les hommes (cf. Os 1-3; Is 54; Ep 5, 21-33) et, en même temps, comme un service en faveur de la vie.214 De fait, le couple humain peut participer à la créativité de Dieu: « Dieu les bénit et leur dit: “Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre” » (Gn 1, 28).

كرامة الانسان هي انه خلقه الله على صورته
ان صورة الله في الانسان تظهر في العلاقة المتبادلة بين الرجل والمراة وانجاب الاطفال



112 L'homme et la femme sont en relation avec les autres avant tout comme dépositaires de leur vie215 « Aux hommes entre eux, je demanderai compte de l'âme de l'homme » (Gn 9, 5), rappelle Dieu à Noé après le déluge. Dans cette perspective, la relation à Dieu exige que l'on considère la vie de l'homme comme sacrée et inviolable.216 La valeur du cinquième commandement: « Tu ne tueras pas! » (Ex 20, 13; Dt 5, 17) vient de ce que Dieu seul est Seigneur de la vie et de la mort.217 Le sommet du respect dû à l'inviolabilité et à l'intégrité de la vie physique réside dans le commandement positif: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18), par lequel Jésus oblige à prendre en charge son prochain (cf. Mt 22, 37-40; Mc 12, 29-31; Lc 10, 27-28).
113 Avec cette vocation particulière à la vie, l'homme et la femme se trouvent aussi en face de toutes les autres créatures. Ils peuvent et doivent les soumettre à leur service et en jouir, mais leur domination sur le monde requiert l'exercice de la responsabilité; ce n'est pas une liberté d'exploitation arbitraire et égoïste. En effet, toute la création a la valeur de ce qui est « bon » (cf. Gn 1, 4.10.12.18.21.25) aux yeux de Dieu, qui en est l'Auteur. L'homme doit en découvrir et en respecter la valeur: c'est un merveilleux défi lancé à son intelligence, qui doit l'élever comme une aile 218 vers la contemplation de la vérité de toutes les créatures, c'est-à-dire de ce que Dieu voit de bon en elles. Le Livre de la Genèse enseigne en effet que la domination de l'homme sur le monde consiste à donner un nom aux choses (cf. Gn 2, 19-20): en les nommant, l'homme doit reconnaître les choses pour ce qu'elles sont et établir envers chacune d'elles un rapport de responsabilité.219
114 L'homme est également en relation avec lui-même et peut réfléchir sur soi. L'Écriture Sainte parle à cet égard du cœur de l'homme. Le cœur désigne précisément l'intériorité spirituelle de l'homme, à savoir ce qui le distingue de toute autre créature: Dieu, « tout ce qu'il fait convient en son temps. Il a mis dans leur cœur l'ensemble du temps, mais sans que l'homme puisse saisir ce que Dieu fait, du commencement à la fin » (Qo 3, 11). Le cœur indique, en définitive, les facultés spirituelles propres à l'homme, ses prérogatives en tant que créé à l'image de son Créateur: la raison, le discernement du bien et du mal, la libre volonté.220 Quand il écoute l'aspiration profonde de son cœur, l'homme ne peut pas ne pas faire sienne la parole de vérité exprimée par saint Augustin: « Vous nous avez créés pour vous, et (...) notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en vous ».221