jeudi 30 janvier 2014

Ce matin sur Radio Espérance

Entendu ce matin sur Radio Espérance, en commentaire de la fin du Message de Sa Sainteté le Pape François pour la Journée Mondiale de la Paix le 1er janvier A.D. 2014:

mardi 21 janvier 2014

Homélie pour la messe du 21 janvier A.D. 2014

Le port de Singapore

La coïncidence liturgique a voulu que nous entendions le récit de l'onction de David, précisément aujourd'hui. De fait, lorsque saint Rémi donne l'onction à Clovis, tous sont conscients que par delà les empereurs païens de l'antiquité, on retrouvait la lignée des rois de l'Ancien Testament, faisant ainsi du roi de France la figure christique du bon berger au plan temporel, comme le sacerdoce l'est sacramentellement au plan spirituel.

C'est l'occasion de rappeler quelques points de Doctrine Sociale de l'Eglise pour éclairer les temps que nous vivons. L'Eglise n'est attachée à aucune forme particulière de gouvernement, et elle est libre envers tous les pouvoirs d'ici-bas. Elle ne reconnaît comme divinité, une et indivisible, que la Sainte Trinité, le seul vrai Dieu, le Dieu vivant. Elle ne juge pas les régimes sur les devises qu'ils gravent aux frontons des édifices publics, mais aux fruits qu'ils produisent. Elle est donc capable, comme chacun d'entre nous, de faire la différence entre la gestion des affaires publiques « en bon père de famille », comme l'on dit, qui transmet le patrimoine et l'augmente de siècle en siècle, et les aventuriers du pouvoir qui se disputent le pays en alternance comme une proie à ravir.

Car pour l'Eglise, le fondement de la société n'est pas le contrat social, mais la famille. Il y a donc une antériorité de la famille et de la société sur l'Etat dont l'autorité s'exerce légitimement en vue du bien commun. Celui-ci n'est pas l'intérêt général, qui n'est que la concurrence et la complicité des intérêts particuliers, qui finit invinciblement par la domination des plus forts sur les plus faibles : c'est ainsi que le bienheureux Jean Paul II avait prévenu qu'une démocratie sans valeurs transcendantes se dégrade toujours en totalitarisme déclaré ou sournois. Le bien commun est au contraire toujours donné, il est notre humanité même, attachée aux plus petits qu'il faut toujours protéger et servir.

Lorsque les autorités publiques agissent ouvertement contre le bien commun, l'exercice du pouvoir n'est plus légitime ; les transgressions parlementaires, quelle que soit la forme démocratique de leur promulgation ne créent aucune obligation mais au contraire un devoir d'objection de conscience ; on glisse vers la tyrannie. Le Catéchisme de l'Eglise Catholique enseigne que la société civile ainsi agressée et les citoyens, ont non seulement le droit mais le devoir de légitime défense, par tous les moyens, dans les seules limites de la morale naturelle et évangélique ; ils donneront encore ce qui appartient au bien commun.

Dans notre pays où la légitimité du régime est mise en question par des lois de plus en plus ouvertement contraires à la dignité de la personne humaine, quand le gouvernement piétine lui-même quotidiennement la légalité républicaine dans une dérive dictatoriale telle que les instances européennes s'en inquiètent, il est important de savoir qu'il existe des lois fondamentales de la France, fixées par l'expérience des siècles, dont certaines, pour la stabilité du régime, désignent toujours à coup sûr le chef légitime, par son sexe et son ordre de naissance. D'où l'acclamation « Le roi est mort. Vive le roi ! » puisque il y a toujours un roi et il est toujours connu.


Nous avons donc une magnifique espérance, sachant que la France n'a jamais manqué, de par la Providence divine, de celui qui est toujours le chef légitime, désigné ni par la volonté du peuple, ni par le caprice des hommes, mais plus profondément même que les péripéties de l'Histoire, par la réalité des faits. L'actuel héritier était interviewé il y a un an ou deux, sur des questions de culture et de patrimoine historique, le seul domaine qui lui soit actuellement consenti. Sortant quelque peu du sujet, la journaliste s'enhardit à lui demander : « ainsi donc, Monseigneur, vous prétendez à... » Il ne lui laissa pas finir sa phrase et témoigna: « je ne prétends à rien : je suis. »

mardi 7 janvier 2014