dimanche 30 décembre 2012

"Je crois en Jésus Christ, qui est né de la Vierge Marie."

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
À L'OCCASION DE LA PRÉSENTATION DES
VŒUX DE NOËL DE LA CURIE ROMAINE
Salle Clémentine
Vendredi
 21 décembre 2012

(Extraits)

La grande joie avec laquelle des familles provenant du monde entier se sont rencontrées à Milan a montré que, malgré toutes les impressions inverses, la famille est forte et vivante encore aujourd’hui. Cependant la crise qui – particulièrement dans le monde occidental – la menace jusque dans ses fondements est aussi incontestable. J’ai été frappé du fait qu’au Synode on a souligné à maintes reprises l’importance de la famille pour la transmission de la foi, comme lieu authentique où se transmettent les formes fondamentales du fait d’être une personne humaine. On les apprend en les vivant et aussi en les souffrant ensemble. Et ainsi, il apparaît avec évidence que la question de la famille n’est pas seulement celle d’une forme sociale déterminée, mais celle de la question de l’être humain lui-même – de la question de ce qu’est l’être humain et de ce qu’il faut faire pour être de façon juste une personne humaine. Dans ce contexte, les défis sont complexes. Il y a avant tout la question de la capacité de l’homme de se lier ou de son manque de liens. L’être humain peut-il se lier pour toute une vie ? Cela correspond-il à sa nature ? N’est-ce pas en opposition avec sa liberté et avec la dimension de son auto-réalisation ? L’être humain devient-il lui-même en demeurant autonome et en entrant en contact avec l’autre uniquement par des relations qu’il peut interrompre à tout moment ? Un lien pour toute la vie est-il en opposition avec la liberté ? Le lien mérite-t-il aussi qu’on en souffre ? Le refus du lien humain, qui se répand toujours plus à cause d’une compréhension erronée de la liberté et de l’auto-réalisation, comme aussi en raison de la fuite devant le support patient de la souffrance, signifie que l’homme demeure fermé sur lui-même et, en dernière analyse, conserve son propre « moi » pour lui-même, et ne le dépasse pas vraiment. Mais c’est seulement dans le don de soi que l’être humain se réalise lui-même, et c’est seulement en s’ouvrant à l’autre, aux autres, aux enfants, à la famille, c’est seulement en se laissant modeler dans la souffrance, qu’il découvre la dimension du fait d’être une personne humaine. Avec le refus de ce lien disparaissent aussi les figures fondamentales de l’existence humaine : le père, la mère, l’enfant ; des dimensions essentielles de l’expérience du fait d’être une personne humaine tombent.
على الرغم من كل  الانطباعات العكسية فالأسرة اليوم لا تزال قوية وحية. لكن الأزمة - وخاصة في العالم الغربي - التي تهددها من أساسها هي أيضا لا جدال فيها. أدهشني حقيقة أن الصيندس قد أكد مرارا على أهمية الأسرة لتوارث الإيمان، كما كرر انها البيئة المناسبة  لتبليغ الأشكال الأساسية للإنسان وكونه الاصيل نتعلمها من المعيشة، وكذلك من المعاناة والتألم معا. وبالتالي يصبح من الواضح أن مسألة الأسرة ليست مسألة الشكل الاجتماعي فحسب، ولكن هي مسألة الانسان نفسه - مسألة ما يكون الإنسان وما يلزم ان يعمل ليكون شخصا بشريا بالمعنى الصحيح


Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, dans un traité soigneusement documenté et profondément touchant, a montré que l’atteinte à l’authentique forme de la famille, constituée d’un père, d’une mère et d’un enfant – une atteinte à laquelle nous nous trouvons exposés aujourd’hui – parvient à une dimension encore plus profonde. Si jusqu’ici nous avons vu comme cause de la crise de la famille un malentendu sur l’essence de la liberté humaine, il devient clair maintenant qu’ici est en jeu la vision de l’être même, de ce que signifie en réalité le fait d’être une personne humaine. Il cite l’affirmation devenue célèbre, de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Dans ces paroles se trouve le fondement de ce qui aujourd’hui, sous le mot « gender », est présenté comme une nouvelle philosophie de la sexualité. Le sexe, selon cette philosophie, n’est plus un donné d’origine de la nature, un donné que l’être humain doit accepter et remplir personnellement de sens, mais c’est un rôle social dont on décide de manière autonome, alors que jusqu’ici c’était à la société d’en décider. La profonde fausseté de cette théorie et de la révolution anthropologique qui y est sous-jacente, est évidente. L’être humain conteste d’avoir une nature préparée à l’avance de sa corporéité, qui caractérise son être de personne. Il nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée. Selon le récit biblique de la création, il appartient à l’essence de la créature humaine d’avoir été créée par Dieu comme homme et comme femme. Cette dualité est essentielle pour le fait d’être une personne humaine, telle que Dieu l’a donnée. Justement, cette dualité comme donné de départ est contestée. Ce qui se lit dans le récit de la création n’est plus valable : « Homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Non, maintenant ce qui vaut c’est que ce n’est pas lui qui les a créés homme et femme, mais c’est la société qui l’a déterminé jusqu’ici et maintenant c’est nous-mêmes qui décidons de cela. Homme et femme n’existent plus comme réalité de la création, comme nature de l’être humain. Celui-ci conteste sa propre nature. Il est désormais seulement esprit et volonté. La manipulation de la nature, qu’aujourd’hui nous déplorons pour ce qui concerne l’environnement, devient ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. L’être humain désormais existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome, choisit pour soi quelque chose comme sa nature. L’homme et la femme sont contestés dans leur exigence qui provient de la création, étant des formes complémentaires de la personne humaine. Cependant, si la dualité d’homme et de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création. Mais en ce cas aussi l’enfant a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et la dignité particulière qui lui est propre. Bernheim montre comment, de sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se procurer. Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même – comme créature de Dieu, comme image de Dieu – est dégradé dans l’essence de son être. Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu. Et il devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. Celui qui défend Dieu, défend l’être humain !

dimanche 23 décembre 2012

"Je crois en Jésus Christ, ressuscité le troisième jour."

41 La vie personnelle et sociale, de même que l'agir humain dans le monde, sont toujours marqués par le péché, mais Jésus-Christ, « en souffrant pour nous, (...) ne nous a pas simplement donné l'exemple, afin que nous marchions sur ses pas, mais il a ouvert une route nouvelle: si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau ».41 Le disciple du Christ adhère, dans la foi et par les sacrements, au mystère pascal de Jésus, de sorte que son vieil homme, avec ses inclinaisons mauvaises, est crucifié avec le Christ. Comme créature nouvelle, il est alors habilité dans la grâce à « cheminer dans une vie nouvelle » (cf. Rm 6, 4). Toutefois, ce cheminement « ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l'homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l'Esprit Saint offre à tous, d'une façon que Dieu connaît, la possibilité d'être associé au mystère pascal ».42
42 La transformation intérieure de la personne humaine, dans sa conformation progressive au Christ, est le présupposé essentiel d'un réel renouveau de ses relations avec les autres personnes: « Il faut alors faire appel aux capacités spirituelles et morales de la personne et à l'exigence permanente de sa conversion intérieure, afin d'obtenir des changements sociaux qui soient réellement à son service. La priorité reconnue à la conversion du cœur n'élimine nullement, elle impose, au contraire, l'obligation d'apporter aux institutions et aux conditions de vie, quand elles provoquent le péché, les assainissements convenables pour qu'elles se conforment aux normes de la justice, et favorisent le bien au lieu d'y faire obstacle ».43
ينبغي ان نتاكد من القدرات الروحية والاخلاقية للشخص ونتاسس على ضرورة التوبة الداخلية اذا اردنا الوصول الى تغيرات تجتماعية تكون في خدمة الشخص الحقيقية وحسب تعليم المجمع الفاتيكاني الثاني يجب ان يمتد الاحترام والمحبة أيضا إلى أولئك الذين يعتقدون أو يتصرفون بشكل مختلف منا في المجالات السياسية أو الاجتماعية أو الدينية. وعلاوة على ذلك، كلما حاولنا ان ندرك من الداخل،ومع اللطف والمحبة، ما هي نظرتهم الى الواقع، كلما اصبح من السهل الحوار معهم

43 Il n'est pas possible d'aimer son prochain comme soi-même et de persévérer dans cette attitude sans la détermination ferme et constante de s'engager pour le bien de tous et de chacun, car nous sommes tous vraiment responsables de tous.44 Selon l'enseignement conciliaire, « le respect et l'amour doivent aussi s'étendre à ceux qui pensent ou agissent autrement que nous en matière sociale, politique ou religieuse. D'ailleurs, plus nous nous efforçons de pénétrer de l'intérieur, avec bienveillance et amour, leurs manières de voir, plus le dialogue avec eux deviendra aisé ».45 Sur ce chemin, la grâce que Dieu offre à l'homme est nécessaire pour l'aider à surmonter les échecs, pour l'arracher à la spirale du mensonge et de la violence, pour le soutenir et l'inciter à retisser, avec une disponibilité retrouvée, le réseau des relations vraies et sincères avec ses semblables.46
44 Même la relation avec l'univers créé et les diverses activités de l'homme pour en prendre soin et le transformer, quotidiennement menacées par l'orgueil et par l'amour désordonné de soi, doivent être purifiées et portées à la perfection de la croix et de la résurrection du Christ: « Racheté par le Christ et devenu une nouvelle créature dans l'Esprit Saint, l'homme peut et doit, en effet, aimer ces choses que Dieu lui-même a créées. Car c'est de Dieu qu'il les reçoit: il les voit comme jaillissant de sa main et les respecte. Pour elles, il remercie son divin bienfaiteur, il en use et il en jouit dans un esprit de pauvreté et de liberté; il est alors introduit dans la possession véritable du monde, comme quelqu'un qui n'a rien et qui possède tout. “Car tout est à vous, mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu” (1 Co 3,
22-23) ».47

mercredi 19 décembre 2012

dimanche 16 décembre 2012

"Je crois en Jésus Christ, qui a souffert sous Ponce Pilate."

 ماذا يعمل العسكر يوم 13 جانفي المقبل 
اليسوا مواطنين كالاخرين يعبرون عن آرائهم في الانتخابات وعند الحاجة بالخروج في الشارع

Avant un ravitaillement à la mer

Extraits choisis de la
Paris, le 14 décembre 2012

Face aux actuelles propositions de lois sociétales sur le mariage et la filiation, certains d’entre vous s’interrogent sur l’attitude de l’Eglise et du diocèse aux armées. Que devons-nous faire ? Nous, institution officielle, et nous, citoyens et fidèles catholiques, membres du diocèse aux armées.
(...) Une étrange interprétation du devoir de réserve circule dans nos rangs : elle voudrait que le militaire s’abstienne de penser, surtout en matière politique. Rappelons que le devoir de réserve des agents de l’Etat porte sur l’expression des orientations de la politique militaire ou étrangère. Rappelons que ce devoir n’abolit pas mais renforce le devoir de conscience. Aujourd’hui, en France, le militaire possède le droit de vote qui constitue l’expression majeure de la responsabilité citoyenne. Il est donc tout à fait curieux que certains contestent au militaire un droit d’expression comme celui de manifester pacifiquement dans le respect du droit français. Il est clair toutefois, que le militaire n’agira pas alors au titre de son métier, militaire ou fonctionnaire de la Défense, mais à titre de citoyen. Le cas vaut identiquement s’il est membre d’un autre ministère, comme celui de la Justice ou des Affaires Sociales, directement concernés par les réformes proposées.
(...) L’autorité politique commande, l’autorité prophétique parle : la confrontation entre Jean Baptiste et Hérode Antipas symbolise merveilleusement ce rapport entre le prophète et le roi, entre le discours prophétique et le décideur politique. Le prophète s’exprime sur la voie publique. Il ne s’agit donc pas de se laisser enfermer dans la fameuse et douteuse « sphère privée » devenue aujourd’hui le lieu de toutes les relégations des sujets trop compliqués à gérer.
(...) Par nécessité le prophète entre en rapport, voire en conflit, avec les intérêts du politique sans jamais entrer dans le jeu politique qui lui ferait contester l’autorité des « rois et des gouvernants ». Manifester dans la rue est un acte politique. C’est aussi un moyen démocratique légitime d’entrer dans le jeu où le peuple reste souverain et exerce son autorité propre : soit indirectement grâce à ses représentants, soit directement par des manifestations ou des élections dont le référendum fait partie. 
(...) Les aumôniers militaires catholiques sont embauchés par le ministère de la Défense en tant que ministres du culte catholique, qualité validée par les pouvoirs religieux accordés par l’aumônier en chef du culte catholique, nommé lui-même par le ministre de la Défense. En n’exprimant pas la doctrine catholique en matière de foi et de mœurs ils trahiraient forcément la mission confiée par la République elle-même et seraient donc en contradiction flagrante avec leur contrat de travail. La nation française reconnaît l’existence de quatre cultes au sein de ses armées et admet leur diversité et leur originalité en matière d’enseignement et de croyance.
Notre employeur, à travers le ministère de la Défense, est l’Etat français. Cet Etat est celui d’un régime démocratique qui ne s’identifie pas au gouvernement en place et encore moins à de simples propositions de lois. C’est au gouvernement de proposer, à nos représentants de voter et au peuple français d’approuver. Ce qui se passe en Egypte, en ces mois difficiles pour le peuple égyptien, montre à l’évidence l’urgence de distinguer très soigneusement les différents niveaux d’exercice de la démocratie, sauf à vouloir confisquer le pouvoir.
Notre République est laïque, ce qui autorise tous les cultes légalement reconnus à s’exprimer librement. C’est aussi un régime démocratique qui laisse toujours au peuple la décision ultime.
Nous sommes heureux de vivre en France, notre patrie terrestre, et selon les appels présents de saint Pierre et de saint Paul, nous prions pour nos autorités politiques : elles peuvent compter sur notre soutien et notre respect.

dimanche 9 décembre 2012

"Je crois à la vie éternelle. Amen."

Hélitreuillage de fret humanitaire sur la "Jeanne"

COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE

a) En Jésus-Christ s'accomplit l'événement décisif de l'histoire de Dieu avec les hommes
28 La bienveillance et la miséricorde, qui inspirent l'action de Dieu et en offrent la clef d'interprétation, deviennent si proches de l'homme qu'elles assument les traits de l'homme Jésus, le Verbe fait chair. Dans le récit de Luc, Jésus décrit son ministère messianique avec les paroles d'Isaïe rappelant la signification prophétique du jubilé: « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur » (4, 18-19; cf. Is 61, 1-2). Jésus se situe donc dans la ligne de l'accomplissement, non seulement parce qu'il accomplit ce qui avait été promis et qui était attendu par Israël, mais aussi en ce sens plus profond qu'en lui s'accomplit l'événement décisif de l'histoire de Dieu avec les hommes. De fait, il proclame: « Qui m'a vu a vu le Père » (Jn 14, 9). En d'autres termes, Jésus manifeste de façon tangible et d'une manière définitive qui est Dieu et comment il se comporte avec les hommes.
29 L'amour qui anime le ministère de Jésus parmi les hommes est celui qu'a expérimenté le Fils dans l'union intime avec le Père. Le Nouveau Testament nous permet de pénétrer dans l'expérience que Jésus vit et communique de l'amour de Dieu son Père — Abbà — et, par conséquent, au cœur même de la vie divine. Jésus annonce la miséricorde libératrice de Dieu à l'égard de ceux qu'il rencontre sur sa route, à commencer par les pauvres, les marginaux et les pécheurs, et il invite à le suivre parce que lui le premier, et de façon absolument originale, obéit au dessein d'amour de Dieu en tant que son envoyé dans le monde.
La conscience que Jésus a d'être le Fils exprime précisément cette expérience originelle. Le Fils a tout reçu, gratuitement, du Père: « Tout ce qu'a le Père est à moi » (Jn 16, 15). À son tour, il a pour mission de faire participer tous les hommes à ce don et à cette relation filiale: « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous appelle amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître » (Jn 15, 15).
Reconnaître l'amour du Père signifie pour Jésus s'inspirer, pour son action, de la même gratuité et de la même miséricorde de Dieu, génératrices de vie nouvelle, et devenir ainsi, par son existence, un exemple et un modèle pour ses disciples. Ceux-ci sont appelés à vivre comme lui et, après sa Pâque de mort et de résurrection, à vivre en lui et de lui, grâce au don surabondant de l'Esprit Saint, le Consolateur qui intériorise dans les cœurs le style de vie du Christ lui-même.

في يسوع المسيح يحدث اهم حدث في تاريخ الله مع البشر
تقترب فيه الرحمة والحنان الاهي من الانسان الى حد انهما يتجسدان في شخص المسيح وسماته البشرية


b) La révélation de l'Amour trinitaire
30 Le témoignage du Nouveau Testament, avec la stupeur toujours nouvelle de celui qui a été foudroyé par l'amour indicible de Dieu (cf. Rm 8, 26), saisit, à la lumière de la pleine révélation de l'Amour trinitaire offerte par la Pâque de Jésus-Christ, la signification dernière de l'Incarnation du Fils et de sa mission parmi les hommes. Saint Paul écrit: « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils mais l'a livré pour nous tous, comment avec lui ne nous accordera-t-il pas toute faveur? » (Rm 8, 31-32). Saint Jean utilise lui aussi un langage similaire: « En ceci consiste l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés » (1 Jn4, 10).
31 Le Visage de Dieu, progressivement révélé dans l'histoire du salut, resplendit en plénitude sur le Visage de Jésus-Christ Crucifié et Ressuscité. Dieu est Trinité: Père, Fils, Esprit Saint, réellement distincts et réellement un, parce que communion infinie d'amour. L'amour gratuit de Dieu pour l'humanité se révèle, avant tout, comme amour jailli du Père, dont tout provient; comme communication gratuite que le Fils fait de lui, en se redonnant au Père et en se donnant aux hommes; comme fécondité toujours nouvelle de l'amour divin que l'Esprit Saint répand dans le cœur des hommes (cf. Rm 5, 5).
Par les paroles, les œuvres et, de façon pleine et définitive, par sa mort et sa résurrection,30Jésus-Christ révèle à l'humanité que Dieu est Père et que nous sommes tous appelés par grâce à devenir ses fils dans l'Esprit (cf. Rm 8, 15; Ga 4, 6), par conséquent frères et sœurs entre nous. C'est la raison pour laquelle l'Église croit fermement que « la clé, le centre et la fin de toute histoire humaine se trouve en son Seigneur et Maître ».31
32 En contemplant la gratuité et la surabondance du don divin du Fils par le Père, que Jésus a enseigné et dont il a rendu témoignage en donnant sa vie pour nous, l'Apôtre Jean en saisit le sens profond et la conséquence la plus logique: « Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli » (1 Jn 4, 11-12). La réciprocité de l'amour est requise par le commandement que Jésus qualifie de nouveau et dont il dit qu'il est sien: « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34). Le commandement de l'amour mutuel trace la voie permettant de vivre dans le Christ la vie trinitaire dans l'Église, Corps du Christ, et de transformer avec lui l'histoire jusqu'à son achèvement dans la Jérusalem céleste.
33 Le commandement de l'amour mutuel, qui constitue la loi de vie du peuple de Dieu,32 doit inspirer, purifier et élever tous les rapports humains dans la vie sociale et politique: « Humanité veut dire appel à la communion interpersonnelle »,33 car l'image et la ressemblance du Dieu trinitaire sont la racine de « tout l'“ethos” humain... dont le commandement de l'amour est le sommet ».34 Le phénomène culturel, social, économique et politique contemporain de l'interdépendance, qui intensifie et rend particulièrement évidents les liens qui unissent la famille humaine, met une fois de plus en relief, à la lumière de la Révélation, « un nouveau modèle d'unité du genre humain dont doit s'inspirer en dernier ressort la solidarité. Ce modèle d'unité suprême, reflet de la vie intime de Dieu un en trois personnes, est ce que nous chrétiens désignons par le mot“communion” ».35

dimanche 2 décembre 2012

"Je crois à la résurrection de la chair."

Excursion en Croatie lors de l'escale de la "Jeanne" à Split

CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE

FAMILLE, MARIAGE ET "UNION DE FAIT"

(II)

IV – Justice et bien social de la famille

La famille, un bien social à défendre en justice

Valeurs sociales objectives à promouvoir 

25 Ainsi compris, le mariage et la famille constituent un bien pour la société parce qu’ils protègent un bien précieux pour les époux eux-mêmes… D’une part, la dimension sociale de la condition de conjoint implique un principe de sécurité juridique: le fait de devenir conjointe ou conjoint ressortant de l’être – et pas seulement de l’agir –, la dignité de ce nouveau signe d’identité personnelle doit faire l’objet d’une reconnaissance publique, et le bien qu’il constitue pour la société doit être estimé à sa juste valeur… En outre, l’intégralité du don mutuel de l’époux et de l’épouse, qui comprend potentiellement la paternité et la maternité, et l’union qui en découle – exclusive et durable elle-aussi – entre parents et enfants, expriment une confiance inconditionnelle qui représente une force et un enrichissement pour tous.
26 La dignité de la personne humaine exige qu’elle naisse de parents unis par le mariage; de l’union intime, totale, mutuelle et permanente – exigible devant les tribunaux – dérivant de la condition d’époux. C’est, par conséquent, un bien pour les enfants. Cette origine est la seule capable de sauvegarder réellement l’identité des enfants, non seulement du point de vue génétique et biologique, mais aussi du point de vue biographique et historique.. En outre, le mariage constitue le milieu humain et humanisant le plus propice à l’accueil des enfants: celui qui se prête le mieux à la sécurité affective, celui qui garantit le mieux l’unité et la continuité du processus d’intégration sociale et d’éducation…Enfin, la continuité ininterrompue entre conjugalité, maternité/paternité, et parenté (filiation, fratrie, etc.) évite à la société les problèmes nombreux et graves qui surgissent lorsque l’enchaînement de ces divers éléments se rompt, et que chacun agit indépendamment des autres.
27 Pour les autres membres de la famille aussi, l’union conjugale comme réalité sociale est un bien. Car dans les familles fondées sur un lien matrimonial, non seulement les nouvelles générations sont accueillies et apprennent à participer aux tâches communes, mais les générations précédentes (grands-parents) ont l’occasion de contribuer à l’enrichissement commun: transmettre leurs expériences, sentir une fois encore la validité de leur service, confirmer leur pleine dignité de personnes par le fait qu’elles sont valorisées et aimées pour elles-mêmes, en participant au dialogue intergénérationnel, souvent si fécond… En même temps, les personnes du troisième âge peuvent envisager l’avenir avec confiance et sécurité, sachant qu’elles seront entourées et soignées par ceux qu’elles ont soignés pendant de longues années. À ce propos, on sait que, lorsqu’une famille remplit vraiment son rôle, les personnes âgées y reçoivent une qualité d’attention qui ne peut être remplacée – sous certains aspects du moins – par celle des institutions étrangères à leur milieu, même excellentes et dotées des équipements techniques les plus avancés.
28 On peut considérer aussi les biens pour l’ensemble de la société dérivant de la communion conjugale, fondement du mariage et origine de la famille. Par exemple, le principe d’identification du citoyen; le principe du caractère unitaire de la parenté – fondement des relations originaires de la vie en société – et de sa stabilité; le principe de transmission des biens et des valeurs culturelles; le principe de subsidiarité: la disparition de la famille contraindrait en effet l’État à se substituer à elle dans les fonctions qui lui sont propres par nature; le principe d’économie, y compris en matière procédurale: car lorsque la famille se brise, l’État doit multiplier ses interventions pour résoudre directement des problèmes qui devraient rester dans la sphère privée et y trouver une solution, avec les coûts élevés qui en résultent tant sur le plan psychologique qu’économique… Enfin, loin de contribuer à accroître la liberté individuelle, le démembrement de la famille rend les individus plus vulnérables et inertes face au pouvoir de l’État, qui de son côté a besoin d’une juridiction de plus en plus complexe qui l’appauvrit.

La société et l’État doivent défendre et promouvoir la famille fondée sur le mariage

29 Bref, la promotion humaine, sociale et matérielle de la famille fondée sur le mariage, et la protection juridique des éléments qui la composent dans son caractère unitaire, est un bien non seulement pour chacun des membres de la famille pris individuellement, mais aussi pour la structure et le bon fonctionnement général des relations interpersonnelles, l’équilibre des pouvoirs, la garantie des libertés, les intérêts éducatifs, l’identité des citoyens et la répartition des fonctions entre les diverses institutions sociales.. Il ne faut pas oublier que si la crise de la famille a été, dans certaines circonstances et sous certains aspects, l’une des causes d’un interventionnisme accru de l’État dans les domaines qui lui sont propres, il n’en est pas moins vrai qu’en maintes autres occasions et sous d’autres aspects, les initiatives des législateurs ont favorisé ou provoqué des difficultés et parfois même la rupture d’un grand nombre de mariages et de familles.



V – Mariage chrétien et union de fait
Mariage chrétien et pluralisme social  

Le processus de sécularisation de la famille en Occident 

32 Malgré tout, tant dans la conscience populaire que dans les systèmes juridiques séculiers, les principes fondamentaux du mariage perdurèrent pendant un certain temps, des principes tels que la valeur précieuse de l’indissolubilité du mariage, et en particulier l’indissolubilité absolue du mariage sacramentel entre deux baptisés, conclu et consommé. L’introduction généralisée, dans les divers systèmes législatifs, de ce que le Concile Vatican II qualifie d’«épidémie du divorce», se traduisit par un obscurcissement progressif, dans la conscience sociale, de la valeur de cette grande conquête de l’humanité au cours des siècles… Habituellement, ceux qui se marient suivant les modalités établies (par l’Église et l’État, selon les cas) peuvent et veulent contracter un mariage véritable. La tendance à l’union conjugale est connaturelle à la personne humaine, et de cette décision découlent l’aspect juridique du pacte conjugal et la naissance d’un lien conjugal véritable.

Le mariage, institution de l’amour conjugal, et les autres types d’union

34 En ce qui concerne le premier point, on dit souvent que l’amour est le fondement du mariage, et que celui-ci est une communauté de vie et d’amour, mais on n’insiste pas toujours suffisamment sur le fait qu’il constitue l’institution conjugale, en négligeant ainsi la dimension de justice propre au consentement. Le mariage est une institution. La méconnaissance de cette réalité est souvent à l’origine d’une grave confusion entre le mariage chrétien et les unions de fait: les personnes engagées dans une union de fait peuvent elles-aussi affirmer que leur relation est fondée sur l’«amour» (mais il s’agit d’un amour que le Concile Vatican II qualifie desic dicto libero), et qu’elles forment une communauté de vie et d’amour (mais cette communauté se distingue substantiellement de la communitas vitae et amoris coniugalis qu’est le mariage.
35 Dieu a voulu que le pacte conjugal originel, le mariage de la Création, soit un signe permanent de l’union du Christ avec l’Église, en devenant ainsi véritablement un sacrement de la Nouvelle Alliance. Il faut bien comprendre que ce caractère sacramentel n’est pas surajouté ou extrinsèque à la nature du mariage. Bien au contraire, le mariage lui-même, que le Créateur a voulu indissoluble, est élevé au rang de sacrement par l’action rédemptrice du Christ, sans que cela n’entraîne la moindre «dénaturation» de sa réalité. La méconnaissance de la particularité de ce sacrement par rapport aux autres donne souvent lieu à des malentendus qui obscurcissent la notion de mariage sacramentel. ..Les baptisés ne se présentent pas seulement à l’Église pour célébrer une fête selon des rites spéciaux, mais pour contracter un mariage pour toute la vie, sacrement de la Nouvelle Alliance. Par ce sacrement, ils participent au mystère de l’union du Christ avec l’Église et expriment leur union intime et indissoluble.

dimanche 25 novembre 2012

"Je crois en Dieu, le Père tout-puissant."


المجلس الباباوي للاسرة
الاسرة والزواج والمعاشرة بالامر الواقع
(II)
CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE

FAMILLE, MARIAGE ET "UNION DE FAIT"

(II)

III – Les unions de fait par rapport à la société dans son ensemble

Dimension sociale et politique du problème de l’assimilation

14 La stabilité conjugale et familiale n’est pas fondée uniquement sur la bonne volonté des personnes concernées, mais revêt un caractère institutionnel en raison de la reconnaissance publique, de la part de l’État, du choix de vie conjugale. La reconnaissance, la défense et la promotion de cette stabilité répond à l’intérêt général, et en particulier à celui des plus faibles, c’est-à-dire les enfants.
15 L’exaltation indifférenciée de la liberté de choix des individus, sans aucune référence à un ordre de valeurs sociales, obéit à une conception totalement individualiste et privatisée du mariage et de la famille, aveugle à leur dimension sociale objective. Or il ne faut pas oublier que la procréation est le principe «génétique» de la société, et que l’éducation des enfants est le lieu primordial de transmission et de culture du tissu social, noyau essentiel de sa configuration structurelle.

La reconnaissance et l’assimilation des unions de fait discriminent le mariage

16 En accordant une reconnaissance publique aux unions de fait, on crée un cadre juridique asymétrique: tandis que la société assume des obligations à l’égard des personnes qui vivent ensemble, celles-ci ne prennent pas envers elle les engagements propres au mariage. L’assimilation aggrave encore cette situation, par le fait qu’elle privilégie les unions de fait par rapport au mariage en les exonérant de certains devoirs essentiels envers la société. On accepte ainsi une dissociation paradoxale, qui se traduit par un préjudice pour l’institution familiale. À propos des récentes propositions législatives visant à assimiler les unions de fait, même homosexuelles, aux familles (n’oublions pas que leur reconnaissance est le premier pas vers leur assimilation), il convient de rappeler aux parlementaires qu’ils ont le devoir de s’y opposer (..)Par le fait qu’elles présentent toutes les caractéristiques de non-conformité à la loi naturelle, ces initiatives légales sont incompatibles avec la dignité de loi.(..) Il ne s’agit pas que la société impose aux conjoints un «modèle» de comportement déterminé, mais que soit reconnue, dans l’ordre juridique, la contribution irremplaçable au bien commun apportée par la famille fondée sur le mariage. Là où la famille est en crise, la société est ébranlée.
18 Il faut que les responsables politiques prennent conscience de la gravité du problème. De nos jours, dans les pays occidentaux, il n’est pas rare que l’action politique privilégie les aspects pragmatiques et ce qu’on appelle la «politique des équilibres» sur des points concrets, tout en évitant d’entamer un débat sur les principes qui risquerait de compromettre la cohésion difficile et précaire entre les partis, alliances ou coalitions. Or ces équilibres ne devraient-ils pas être fondés plutôt sur la limpidité des principes, le respect des valeurs essentielles, la clarté des postulats fondamentaux?

مع الاعتراف العمومي للمعاشرة بالأمر الواقع، يبدع إطار قانوني غير متوازن : في حين أن المجتمع يفترض على ذاته التزامات فيما يتعلق بالأشخاص الذين يعيشون معا، فانهم لا يتخذون التزامات الزواج امام المجتمع. وبهذا الوضع فان المجتمع يفضل المعاشرة بالامر الواقع على الزواج من حيث إعفائهم من بعض الواجبات الأساسية تجاه المجتمع.
على اساس انوهذه المبادرات القانونية تتصف بعدم المطابقة والقانون الطبيعي،فانها  تتنافى وكرامة القانون. (..) ليس الأمر هو أن المجتمع يفرض على الذين يتعايشون "نموذجا" لقواعد السلوك، وانما ان يعترف النظام القانوني، بالمساهمة في الصلاح العام التي تقدمها الأسرة القائمة على الزواج ولا يمكن الاستغناء عنها . حيث الأسرة في أزمة، يتزعزع المجتمع.

Fondements anthropologiques de la différence entre mariage et "unions de fait"

20 Si l’on admet qu’il existe un amour spécifique entre l’homme et la femme, il est évident que cet amour incline (de par sa nature même) à une certaine intimité et exclusivité, à mettre au monde des enfants et à formuler un projet commun de vie. Quand on veut cela, et qu’on le veut d’une manière telle qu’on donne à l’autre la faculté de l’exiger, alors on peut véritablement parler d’un don-acceptation réciproque entre la femme et l’homme, qui crée la communion conjugale. .. C’est à cela que la tradition chrétienne historique de l’Occident a donné le nom de mariage.
21 Il s’agit donc bien d’un projet commun stable, qui naît du don libre et total de l’amour conjugal fécond, comme une chose due en justice. La dimension de justice est inhérente à la conjugalité, s’agissant d’une institution sociale originaire (et qui donne origine à la société). .. Il peut exister d’autres façons de vivre la sexualité – même à l’encontre des tendances naturelles – d’autres formes de vie en commun, d’autres types de liaisons – fondées ou pas sur la différentiation sexuelle – d’autres moyens pour mettre au monde des enfants. Mais la famille fondée sur le mariage a ce trait distinctif qu’elle est la seule institution qui comprenne tous les éléments mentionnés ci-dessus, simultanément et depuis l’origine.
22 Il s’agit d’un principe basilaire: pour devenir un amour conjugal authentique et libre, l’amour doit être transformé, par l’acte librement choisi du consentement matrimonial, en un amour dû en justice. «À la lumière de ces principes – conclut le Pape – on peut établir et comprendre la différence essentielle qui existe entre une pure union de fait  - même si elle prétend être enracinée dans l'amour - et le mariage, où l'amour se traduit par un engagement non seulement moral mais rigoureusement juridique. Le lien, assumé réciproquement, développe en retour efficacité et force à l'égard de l'amour dont il naît; il favorise sa persistance au bénéfice du conjoint, des enfants et de la société elle-même."

Gravité majeure présentée par l’assimilation du mariage aux relations homosexuelles

23 «Il est clair que la revendication d’attribuer une réalité conjugale à l’union de deux personnes du même sexe est incongrue. S’y oppose avant tout, l’impossibilité objective de faire fructifier le mariage à travers la transmission de la vie, selon le projet inscrit par Dieu dans la structure même de l’être humain. Et s’y oppose en outre l’absence des présupposés liés à la complémentarité interpersonnelle de l’homme et de la femme voulue par le Créateur, tant sur le plan physico-biologique que sur le plan psychologique»… Le mariage ne peut être rabaissé au niveau d’une relation homosexuelle; c’est contraire au sens commun. ..La prétention d’assimiler de telles unions au «mariage légal», comme le réclament certaines initiatives récentes, est encore beaucoup plus grave. De surcroît, les initiatives visant à rendre légalement possible l’adoption d’enfants dans le cadre des rapports homosexuels ajoutent à ce qui précède un grave facteur de péril.. Rappeler la transcendance sociale de la vérité sur l’amour conjugal et souligner par conséquent que la reconnaissance, ou pire encore l’assimilation, du mariage aux rapports homosexuels serait une grave erreur n’est pas discriminer ces personnes. L’ignorer serait au contraire porter un grave préjudice au bien commun de la société, qui veut que les lois reconnaissent, favorisent et protègent l’union conjugale comme base de la famille.

dimanche 18 novembre 2012

Danses folkloriques à Panama

CONSEIL PONTIFICAL POUR LA FAMILLE

FAMILLE, MARIAGE ET "UNION DE FAIT"

(I)
المجلس الباباوي للاسرة
الاسرة والزواج والمعاشرة بالامر الواقع
Présentation
.. Le Conseil Pontifical pour la Famille a organisé une série de réunions d’étude durant l’année 1999 et les premiers mois de l’an 2000 avec la participation de personnalités éminentes et d’experts reconnus du monde entier afin d’analyser comme il se doit ce problème délicat, d’une telle portée pour l’Église et pour le monde.
Le présent document est le fruit de ce travail. Il affronte une problématique actuelle et difficile, qui touche de près au noyau central des relations humaines, à la question très délicate de l’union intime entre famille et vie, aux zones les plus sensibles du cœur humain. En même temps, devant son indéniables portée publique, dans la conjoncture politique internationale actuelle, une parole d’orientation est devenue nécessaire et urgente. Elle s’adresse avant tout à ceux qui ont des responsabilités en la matière. Ce sont eux en effet qui, dans leurs activités législatives, ont le pouvoir de donner une consistance juridique à l’institution matrimoniale, ou au contraire, d’affaiblir la consistance du bien commun que cette institution naturelle protège, en partant d’une vision des problèmes personnels qui ne correspond pas à la réalité.
Ces réflexions s’adressent aussi aux pasteurs d’âmes…
Enfin, le présent document entend contribuer de manière positive au dialogue, afin de mettre en lumière la vérité des choses et les exigences qui procèdent de l’ordre naturel lui-même, en participant ainsi au débat socio-politique et à la responsabilité envers le bien commun…
1 Ce qu’on appelle les «unions de fait» ont acquis dans les dernières années une visibilité particulière dans la société. Des initiatives réclament leur reconnaissance institutionnelle, et même leur assimilation aux familles issues de l’engagement matrimonial. Devant une question d’une telle gravité, qui pourrait avoir tant de répercussions futures pour la communauté humaine tout entière, le Conseil Pontifical pour la Famille se propose d’attirer l’attention, à l’aide des réflexions qui vont suivre, sur les dangers qu’une telle reconnaissance et assimilation feraient courir à l’identité de l’union matrimoniale, et sur le grave dommage qui en découlerait pour la famille et pour le bien commun de la société. ..
Les considérations exposées ici s’adressent non seulement à ceux qui reconnaissent expressément dans l’Église Catholique ..mais aussi aux chrétiens des autres Églises et communautés chrétiennes, ainsi qu’à tous ceux qui sont sincèrement engagés en faveur de ce bien précieux qu’est la famille, cellule fondamentale de la société
I - Les “unions de fait” 
Aspect social des “unions de fait” 
2 L’expression «union de fait» recouvre un ensemble de réalités humaines multiple et hétérogène, qui ont en commun le fait d’être des cohabitations (de type sexuel) sans mariage. Les unions de fait se caractérisent précisément par le fait qu’elles ignorent, repoussent à plus tard ou même refusent l’engagement conjugal. Il en découle de graves conséquences.
Dans le mariage, on assume publiquement, par le pacte d’amour conjugal, toutes les responsabilités qui dérivent du lien ainsi établi. De cette prise publique de responsabilités, il résulte un bien non seulement pour les conjoints et pour leurs enfants, dans leur éducation affective et formatrice, mais aussi pour les autres membres de la famille. La famille fondée sur le mariage est également un bien fondamental et précieux pour la société tout entière, dont les fondements reposent solidement sur les valeurs qui se concrétisent dans les relations familiales, dont la stabilité est garantie par le mariage. Le bien qui découle du mariage est également essentiel pour l’Église, qui reconnaît dans la famille «l’Église domestique[1][2]». C’est tout cela qui se trouve menacé par l’abandon de l’institution matrimoniale, un abandon qui est implicite dans les unions de fait.
3 .. La dimension sociale de ce problème requiert cependant un effort supplémentaire de réflexion, pour montrer, en particulier à ceux qui ont des responsabilités publiques, qu’il n’est pas souhaitable d’élever ces situations privées au rang d’intérêt public..
Les motifs personnels et le facteur culturel
7 Il convient de s’interroger sur les motifs profonds qui sont à l’origine de la crise du mariage, tant dans sa dimension religieuse que civile, dans les sociétés contemporaines, et des initiatives tendant à obtenir la reconnaissance des unions de fait et leur assimilation au mariage
Il est évident que le recul du monde agricole, le développement du secteur tertiaire de l’économie, l’augmentation de la durée moyenne de la vie, l’instabilité de l’emploi et des relations personnelles, la diminution du nombre des membres d’une famille vivant sous le même toit, la globalisation des phénomènes sociaux et économiques se sont répercutés au niveau familial sous forme d’une instabilité accrue, tout en contribuant à un idéal de famille moins nombreuse. Mais cela suffit-il à expliquer la situation du mariage aujourd’hui? ..
8 Dans ce processus de déstructuration culturelle et humaine de l’institution matrimoniale, il ne faut pas sous-estimer l’incidence de l’idéologie du «genre». Le fait d’être un homme ou une femme ne serait pas déterminé fondamentalement par le sexe, mais par la culture. C’est une idéologie qui sape les fondements de la famille et des relations interpersonnelles…
Les experts distinguent habituellement entre identité sexuelle (c’est-à-dire la conscience de l’identité psycho-biologique de son propre sexe et de la différence par rapport à l’autre sexe) et identité générique (c’est-à-dire la conscience de l’identité psycho-sociale et culturelle du rôle que les personnes d’un sexe déterminé remplissent dans la société). Dans un processus d’intégration correct et harmonieux, l’identité sexuelle et l’identité du genre se complètent, puisque les personnes qui vivent en société obéissent aux modèles culturels correspondant à leur propre sexe…
Dans la décennie 1960-1970, s’est répandue une théorie (..«constructioniste») selon laquelle l’identité sexuelle du «genre» (gender) ne serait pas seulement le produit de l’interaction entre la communauté et l’individu, mais serait même indépendante de l’identité sexuelle personnelle. En d’autres termes, dans la société, les genres masculin et féminin seraient exclusivement le produit de facteurs sociaux, sans aucune relation avec la dimension sexuelle de la personne…
L’idéologie du genre a trouvé dans l’anthropologie individualiste du néolibéralisme radical un milieu propice.

المساواة أمام القانون يقتضي احترام مبدأ العدالة التي تتطلب المعاملة على قدم المساواة ما يتساوى، وما هو مختلف على احتلاف، وبعبارة أخرى، لكل فرد حقه هذه العدالة. ولكن يتم انتهاك هذا مبدأ العدالة إذا أعطينا المعاشرة بالأمر الواقع معاملة قانونية مماثلة لتلك الممنوحة إلى الأسرة القائمة على الزواج. إذا كانت المعاشرة و الأسرة الزوجية لا تتعادلان في حقوقهما والوظائف والخدمات المقدمة للمجتمع، لا ينبغي أن يكون لهما وضع قانوني مماثل يعادلهما.

II – Famille fondée sur le mariage et unions de fait
Famille, vie et union de fait
9 Il faut bien comprendre la différence substantielle qui existe entre le mariage et les unions factuelles…
Dans les sociétés ouvertes et démocratiques d’aujourd’hui, l’État et les pouvoirs publics ne doivent pas institutionnaliser les unions de fait, en leur accordant un statut similaire à celui du mariage et de la famille. Et moins encore les assimiler à la famille fondée sur le mariage. Ce serait là un usage arbitraire du pouvoir qui ne contribuerait pas au bien commun, puisque le mariage et la famille, de par leur nature originaire, sont antérieurs au pouvoir souverain de l’État et le précèdent de manière absolue et radicale. Il convient d’entamer une sérieuse réflexion, à l’intérieur des diverses communautés politiques, dans un esprit serein, libre de tout parti-pris et de toute démagogie, sur la contribution vitale et indispensable au bien commun qu’apporte la famille fondée sur le mariage, par rapport à celle des autres réalités qu’on trouve dans les cohabitations affectives. Il semble déraisonnable de soutenir que les fonctions vitales remplies par les communautés familiales – centrées sur l’institution matrimoniale stable et monogamique – peuvent être remplies de manière massive, stable et permanente par les unions de fait basées uniquement sur des relations affectives. Comme facteur essentiel à la vie, à la stabilité et à la paix sociale, la famille fondée sur le mariage doit être soigneusement protégée et aidée dans une vision plus vaste, qui tienne compte de l’avenir et de l’intérêt commun de la société.
10 L’égalité devant la loi doit respecter le principe de justice, qui exige qu’on traite ce qui est égal comme égal, et ce qui est différent comme différent, autrement dit, que chacun ait son dû, en justice. Or ce principe de justice serait enfreint si on donnait aux unions de fait un traitement juridique similaire ou équivalent à celui accordé à la famille fondée sur le mariage. Si la famille matrimoniale et les unions de fait ne sont pas semblables ni équivalentes dans leurs droits, leurs fonctions et les services rendus à la société, elles ne doivent pas non plus avoir un statut juridique semblable ou équivalent.
Le motif avancé par ceux qui font pression pour la reconnaissance des unions de fait (la «non discrimination») comporte, en fait, une discrimination envers la famille matrimoniale, qui serait ainsi placée sur un pied d’égalité avec toutes les autres formes de vie domestique, sans tenir compte de l’existence ou de l’absence d’un engagement de fidélité mutuelle et de mise au monde-éducation des enfants
 11 Toujours dans l’ordre des principes, il faut garder à l’esprit la distinction entre intérêt public et intérêt privé. Dans le premier cas, la société et les pouvoirs publics ont le devoir de le protéger et le promouvoir. Dans le deuxième cas, l’État doit se limiter à garantir la liberté. L’intérêt public ressort du droit public. Au contraire, tout ce qui a trait aux intérêts privés doit être laissé au domaine privé. Le mariage et la famille revêtent un intérêt public, par le fait qu’ils représentent la cellule de base de la société et de l’État. Comme tels, ils doivent être reconnus et protégés. Deux ou plusieurs personnes peuvent décider de vivre ensemble, avec ou sans relation sexuelle, mais cette vie en commun ou cohabitation ne revêt pas un intérêt public. Les pouvoirs publics doivent éviter de s’immiscer dans un tel choix, qui a un caractère privé. Les unions de fait sont la conséquence de comportements privés, et doivent demeurer sur le plan privé. ..Dans le mariage, un homme et une femme constituent entre eux une alliance de toute la vie, ordonnée, de par sa nature même, au bien des époux, à la mise au monde des enfants et à leur éducation. À la différence des unions de fait, dans le mariage on assume publiquement et formellement des engagements et des responsabilités essentielles pour la société, exigibles devant les tribunaux.

dimanche 11 novembre 2012



Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise

LA PAIX: FRUIT DE LA JUSTICE ET DE LA CHARITÉ
494 La paix est une valeur 1015 et un devoir universels1016 elle trouve son fondement dans l'ordre rationnel et moral de la société dont les racines sont en Dieu lui-même, « source première de l'être, vérité essentielle et bien suprême ».1017 La paix n'est pas simplement l'absence de guerre ni même un équilibre stable entre des forces adverses,1018 mais elle se fonde sur une conception correcte de la personne humaine 1019 et requiert l'édification d'un ordre selon la justice et la charité.
La paix est le fruit de la justice (cf. Is 32, 17),1020 comprise au sens large, comme le respect de l'équilibre de toutes les dimensions de la personne humaine. La paix est en danger quand l'homme se voit nier ce qui lui est dû en tant qu'homme, quand sa dignité n'est pas respectée et quand la coexistence n'est pas orientée vers le bien commun. Pour la construction d'une société pacifique et pour le développement intégral des individus, des peuples et des nations, la défense et la promotion des droits de l'homme sont essentielles.1021
La paix est aussi le fruit de l'amour: « La paix véritable et authentique est plus de l'ordre de la charité que de la justice, cette dernière ayant mission d'écarter les obstacles à la paix tels que les torts, les dommages, tandis que la paix est proprement et tout spécialement un acte de charité ».1022


494 السلام هو قيمة وواجب للجميع؛ يتاسس على النظام العقلاني والأخلاقي للمجتمع وله جذوره في الله نفسه، بصفته المصدر الأول للوجود، والحقيقة الأساسية والصلح الاعلى"  السلام ليس مجرد غياب الحرب أو حتى توازن مستقر بين القوى المعارضة، ولكن يقوم على فهم صحيح للإنسان  ويتطلب بناء النظام الاجتماعي وفقا لتسلسل العدل والإحسان والمحبة





495 La paix se construit jour après jour dans la recherche de l'ordre voulu par Dieu,1023 et elle ne peut fleurir que lorsque tous reconnaissent leurs responsabilités dans sa promotion.1024 Pour prévenir les conflits et les violences, il est absolument nécessaire que la paix commence par être vécue comme une valeur profonde dans l'intimité de toute personne; ainsi elle peut se répandre dans les familles et dans les diverses formes d'agrégation sociale, jusqu'à impliquer la communauté politique tout entière.1025 Dans un climat général de concorde et de respect de la justice, peut mûrir une authentique culture de paix,1026 capable de se répandre aussi dans la Communauté internationale. La paix est donc « fruit d'un ordre inscrit dans la société humaine par son divin fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d'aspirer à une justice plus parfaite ».1027 Cet idéal de paix « ne peut s'obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes, ni sans la libre et confiante communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices ».1028
496 La violence ne constitue jamais une réponse juste. Convaincue de sa foi dans le Christ et consciente de sa mission, l'Église « proclame (...) que la violence est un mal, que la violence est inacceptable comme solution aux problèmes, que la violence n'est pas digne de l'homme. La violence est un mensonge, car elle va à l'encontre de la vérité de notre foi, de la vérité de notre humanité. La violence détruit ce qu'elle prétend défendre: la dignité, la vie, la liberté des êtres humains ».1029
Le monde actuel a lui aussi besoin du témoignage de prophètes non armés, hélas objet de railleries à toute époque1030 « Ceux qui renoncent à l'action violente et sanglante, et recourent pour la sauvegarde des droits de l'homme à des moyens de défense à la portée des plus faibles rendent témoignage à la charité évangélique, pourvu que cela se fasse sans nuire aux droits et obligations des autres hommes et des sociétés. Ils attestent légitimement la gravité des risques physiques et moraux du recours à la violence avec ses ruines et ses morts ».

dimanche 4 novembre 2012




Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise

108 Le message fondamental de l'Écriture Sainte annonce que la personne humaine est une créature de Dieu (cf. Ps 139, 14-18) et discerne comme son élément distinctif et spécifique le fait d'être à l'image de Dieu: « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). Dieu place la créature humaine au centre et au sommet de la création: à l'homme (en hébreu « adam »), modelé avec la terre (« adamah »), Dieu insuffle dans les narines le souffle de vie (cf. Gn 2, 7). En conséquence, « parce qu'il est à l'image de Dieu, l'individu humain a la dignité de personne: il n'est pas seulement quelque chose, mais quelqu'un. Il est capable de se connaître, de se posséder et de librement se donner et entrer en communion avec d'autres personnes, et il est appelé, par grâce, à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de foi et d'amour que nul autre ne peut donner à sa place ».204
110 La relation entre Dieu et l'homme se reflète dans la dimension relationnelle et sociale de la nature humaine. De fait, l'homme n'est pas un être solitaire, mais plutôt « de par sa nature profonde, (...) un être social, et, sans relations avec autrui, il ne peut ni vivre ni épanouir ses qualités ».208 À cet égard, il est significatif que Dieu ait créé l'être humain comme homme et femme 209(cf. Gn 1, 27): « Il est d'autant plus significatif de voir l'insatisfaction qui s'empare de la vie de l'homme dans l'Éden tant que son unique point de référence demeure le monde végétal et animal (cf.Gn 2, 20). Seule l'apparition de la femme, d'un être qui est chair de sa chair, os de ses os (cf. Gn2, 23) et en qui vit également l'esprit de Dieu créateur peut satisfaire l'exigence d'un dialogue interpersonnel, qui est vital pour l'existence humaine. En l'autre, homme ou femme, Dieu se reflète, lui, la fin ultime qui comble toute personne ».210
111 L'homme et la femme ont la même dignité et sont d'égale valeur,211 non seulement parce que tous deux, dans leur diversité, sont l'image de Dieu, mais plus profondément encore parce que le dynamisme de réciprocité qui anime le nous du couple humain est image de Dieu.212 Dans le rapport de communion réciproque, l'homme et la femme se réalisent profondément eux-mêmes, en se situant en tant que personnes à travers le don sincère de soi.213Leur pacte d'union est présenté dans l'Écriture Sainte comme une image du Pacte de Dieu avec les hommes (cf. Os 1-3; Is 54; Ep 5, 21-33) et, en même temps, comme un service en faveur de la vie.214 De fait, le couple humain peut participer à la créativité de Dieu: « Dieu les bénit et leur dit: “Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre” » (Gn 1, 28).

كرامة الانسان هي انه خلقه الله على صورته
ان صورة الله في الانسان تظهر في العلاقة المتبادلة بين الرجل والمراة وانجاب الاطفال



112 L'homme et la femme sont en relation avec les autres avant tout comme dépositaires de leur vie215 « Aux hommes entre eux, je demanderai compte de l'âme de l'homme » (Gn 9, 5), rappelle Dieu à Noé après le déluge. Dans cette perspective, la relation à Dieu exige que l'on considère la vie de l'homme comme sacrée et inviolable.216 La valeur du cinquième commandement: « Tu ne tueras pas! » (Ex 20, 13; Dt 5, 17) vient de ce que Dieu seul est Seigneur de la vie et de la mort.217 Le sommet du respect dû à l'inviolabilité et à l'intégrité de la vie physique réside dans le commandement positif: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18), par lequel Jésus oblige à prendre en charge son prochain (cf. Mt 22, 37-40; Mc 12, 29-31; Lc 10, 27-28).
113 Avec cette vocation particulière à la vie, l'homme et la femme se trouvent aussi en face de toutes les autres créatures. Ils peuvent et doivent les soumettre à leur service et en jouir, mais leur domination sur le monde requiert l'exercice de la responsabilité; ce n'est pas une liberté d'exploitation arbitraire et égoïste. En effet, toute la création a la valeur de ce qui est « bon » (cf. Gn 1, 4.10.12.18.21.25) aux yeux de Dieu, qui en est l'Auteur. L'homme doit en découvrir et en respecter la valeur: c'est un merveilleux défi lancé à son intelligence, qui doit l'élever comme une aile 218 vers la contemplation de la vérité de toutes les créatures, c'est-à-dire de ce que Dieu voit de bon en elles. Le Livre de la Genèse enseigne en effet que la domination de l'homme sur le monde consiste à donner un nom aux choses (cf. Gn 2, 19-20): en les nommant, l'homme doit reconnaître les choses pour ce qu'elles sont et établir envers chacune d'elles un rapport de responsabilité.219
114 L'homme est également en relation avec lui-même et peut réfléchir sur soi. L'Écriture Sainte parle à cet égard du cœur de l'homme. Le cœur désigne précisément l'intériorité spirituelle de l'homme, à savoir ce qui le distingue de toute autre créature: Dieu, « tout ce qu'il fait convient en son temps. Il a mis dans leur cœur l'ensemble du temps, mais sans que l'homme puisse saisir ce que Dieu fait, du commencement à la fin » (Qo 3, 11). Le cœur indique, en définitive, les facultés spirituelles propres à l'homme, ses prérogatives en tant que créé à l'image de son Créateur: la raison, le discernement du bien et du mal, la libre volonté.220 Quand il écoute l'aspiration profonde de son cœur, l'homme ne peut pas ne pas faire sienne la parole de vérité exprimée par saint Augustin: « Vous nous avez créés pour vous, et (...) notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en vous ».221

dimanche 28 octobre 2012


Cape town et Table Mountain (Afrique du Sud)

Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise
14 Grâce à ce document, l'Église entend fournir une contribution de vérité à la question de la place de l'homme dans la nature et dans la société, affrontée par les civilisations et les cultures dans lesquelles s'exprime la sagesse de l'humanité. S'enracinant dans un passé souvent millénaire, celles- ci se manifestent sous les formes de la religion, de la philosophie et du génie poétique de tous les temps et de tous les peuples, en offrant des interprétations de l'univers et de la convivialité humaine et en tentant de donner un sens à l'existence et au mystère qui l'entoure. Qui suis-je? Pourquoi la douleur, le mal, la mort, malgré tous les progrès? À quoi servent tant de conquêtes si leur prix est bien souvent insupportable? Qu'y aura-t-il après cette vie? Ces questions de fond caractérisent l'itinéraire de la vie humaine.17 À cet égard, on peut se souvenir de l'exhortation « Connais-toi toi-même », sculptée dans l'architrave du temple de Delphes, qui témoigne de la vérité fondamentale selon laquelle l'homme, appelé à se distinguer d'entre tous les êtres créés, est homme précisément dans la mesure où, de par sa constitution, il est orienté vers sa propre connaissance.
15 L'orientation donnée à l'existence, à la vie en société et à l'histoire dépend, en grande partie, des réponses apportées aux questions relatives à la place de l'homme dans la nature et dans la société. C'est à ces questions que le présent document entend offrir sa contribution. Le sens profond de l'existence humaine se révèle, en effet, dans la libre recherche de la vérité, capable d'offrir une orientation et une plénitude de vie, recherche pour laquelle ces interrogations sollicitent incessamment l'intelligence et la volonté de l'homme. Elles expriment la nature humaine au plus haut niveau, car elles requièrent de la personne une réponse qui mesure la profondeur de son engagement par rapport à sa propre existence. Il s'agit, en outre, d'interrogations essentiellement religieuses: « Quand elle procède à une enquête intégrale sur le “pourquoi des choses”, à la recherche de l'ultime et plus complète réponse, alors la raison humaine atteint son sommet et s'ouvre à la religiosité. La religiosité représente en effet l'expression la plus haute de la personne humaine, parce qu'elle est le sommet de sa nature rationnelle. Elle surgit de l'aspiration profonde de l'homme à la vérité et elle est à la base de la recherche libre et personnelle du divin qu'elle accomplit ».18
16 Les interrogations radicales qui accompagnent dès le commencement le chemin des hommes acquièrent, à notre époque, une importance encore plus grande en raison de l'ampleur des défis, de la nouveauté des scénarios, des choix décisifs que les générations actuelles sont appelées à faire.
Le premier de ces défis, auxquels l'humanité d'aujourd'hui est confrontée, est celui de la vérité même de l'être-homme. La frontière et la relation entre la nature, la technique et la morale sont des questions qui interpellent à coup sûr la responsabilité personnelle et collective à l'égard des comportements à assumer par rapport à ce que l'homme est, à ce qu'il peut faire et à ce qu'il doit être. Un deuxième défi est posé par la compréhension et par la gestion du pluralisme et des différences à tous les niveaux: de pensée, d'option morale, de culture, d'adhésion religieuse, de philosophie du développement humain et social. Le troisième défi est la mondialisation, dont la signification est plus large et plus profonde que le simple aspect économique, car une nouvelle époque s'est ouverte dans l'histoire et concerne le destin de l'humanité.
17 Les disciples de Jésus-Christ se sentent concernés par ces interrogations; ils les portent eux aussi dans leur cœur et veulent s'engager, avec tous les hommes, dans la recherche de la vérité et du sens de l'existence personnelle et sociale. Ils contribuent à cette recherche par leur généreux témoignage du don que l'humanité a reçu: Dieu lui a adressé sa Parole au cours de l'histoire, et il y est même entré pour dialoguer avec elle et pour lui révéler son dessein de salut, de justice et de fraternité. En son Fils, Jésus-Christ, devenu homme, Dieu nous a libérés du péché et nous a indiqué le chemin sur lequel marcher et le but vers lequel tendre.

من اهم التحديات التي تواجهها البشرية التساول في ما هي حقيقة الانسان نفسه
ومثل هذه التساولات يعيشها تلاميذ المسيح كما يعيشها غيرهم


dimanche 21 octobre 2012

Dans la jungle (Brunei)

Ouverte à la vérité, quel que soit le savoir d’où elle provient, la doctrine sociale de l’Église est prête à l’accueillir. Elle rassemble dans l’unité les fragments où elle se trouve souvent disséminée et elle l’introduit dans le vécu toujours nouveau de la société des hommes et des peuples.
Il n’y a pas deux typologies différentes de doctrine sociale, l’une pré-conciliaire et l’autre post-conciliaire, mais un unique enseignement, cohérent et en même temps toujours nouveau. Il est juste de remarquer les caractéristiques propres à chaque encyclique, à l’enseignement de chaque Pontife, mais sans jamais perdre de vue la cohérence de l’ensemble du corpus doctrinal. Cohérence ne signifie pas fermeture, mais plutôt fidélité dynamique à une lumière reçue. La doctrine sociale de l’Église éclaire d’une lumière qui ne change pas les problèmes toujours nouveaux qui surgissent. Cela préserve le caractère à la fois permanent et historique de ce « patrimoine » doctrinal qui, avec ses caractéristiques spécifiques, appartient à la Tradition toujours vivante de l’Église. La doctrine sociale est construite sur le fondement transmis par les Apôtres aux Pères de l’Église, reçu et approfondi ensuite par les grands Docteurs chrétiens. Elle reçoit le témoignage des saints et de tous ceux qui ont donné leurs vies pour le Christ Sauveur dans le domaine de la justice et de la paix. En elle, s’exprime la mission prophétique des Souverains Pontifes: guider d’une manière apostolique l’Église du Christ et discerner les nouvelles exigences de l’évangélisation.
(Benoît XVI, Caritas in Veritate, 11 et 12)

samedi 13 octobre 2012

Une rue de Chittagong (Bangladesh)

COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L'EGLISE
Aux hommes et aux femmes de notre temps, ses compagnons de voyage, l'Église offre aussi sa doctrine sociale. De fait, quand l'Église « accomplit sa mission d'annoncer l'Évangile, elle atteste à l'homme, au nom du Christ, sa dignité propre et sa vocation à la communion des personnes; elle lui enseigne les exigences de la justice et de la paix, conformes à la sagesse divine ».3 Cette doctrine a une profonde unité, qui jaillit de la Foi en un salut intégral, de l'Espérance en une justice pleine et de la Charité qui rend tous les hommes vraiment frères dans le Christ: c'est une expression de l'amour de Dieu pour le monde, qu'il a tant aimé jusqu'à « donner son Fils unique » (Jn 3, 16). La loi nouvelle de l'amour embrasse l'humanité tout entière et ne connaît pas de limites, car l'annonce du salut dans le Christ s'étend « jusqu'aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).
En se découvrant aimé de Dieu, l'homme comprend sa dignité transcendante, il apprend à ne pas se contenter de soi et à rencontrer l'autre dans un tissu de relations toujours plus authentiquement humaines. Des hommes rendus nouveaux grâce à l'amour de Dieu sont en mesure de changer les règles et la qualité des relations, ainsi que les structures sociales: ce sont des personnes capables d'apporter la paix là où sont les conflits, de construire et de cultiver des rapports fraternels là où se trouve la haine, de chercher la justice là où domine l'exploitation de l'homme par l'homme. Seul l'amour est capable de transformer de façon radicale les rapports que les êtres humains entretiennent entre eux. Inséré dans cette perspective, tout homme de bonne volonté peut entrevoir les vastes horizons de la justice et du développement humain dans la vérité et dans le bien.


التعليم  الإجتماعي للكنيسة