« Voici
qu'il vient, le prince de ce monde: sur moi il n'a aucun pouvoir,
mais il faut que le monde sache que j'aime le Père, et que je fais
comme le Père m'a commandé. » Jn 14, 30-31
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FETE NATIONALE DE JEANNE D'ARC
On
nous annonce pour le 26 mai une nouvelle démonstration de force.
Puis d'autres encore tout au long de l'été: comme si, donc, on n'en
attendait rien de précis? On ne lâche rien, on va au Conseil
Constitutionnel. Mais on pense que c'est déjà « plié »:
donc on n'en attendait rien non plus? Le tour ayant été fait des
institutions, dans la vénération d'une légalité pourtant bafouée
par les mensonges éhontés et les exactions violentes de ceux qui en
sont les gardiens, on envisage sans sourciller de faire un nouveau
tour de piste à partir des prochaines échéances électorales pour
lesquelles, empoignades et marchandages commencent à occuper la
toile: sur des points que depuis des années et en toutes occasions,
le plus haut Magistère de l'Eglise nous a indiqués gravement comme
étant non négociables. On ne peut négocier: ce sont des points de
rupture, à prendre ou à laisser. Ou si l'on veut: l'épreuve de
force. Car chaque année qui passe renforce ce que l'Eglise dénonce
comme la montée d'une dictature totalitaire sans précédent dans
l'Histoire: ce qui n'est pas peu dire quand on a connu le XX°
siècle. Pensons-nous avoir encore tellement de temps devant nous?
Car
c'est bien cela qui est maintenant en question. Arguments ressassés,
évidences sans cesse justifiées, nous n'en pouvons plus de ces
explications pour ce qui n'échappe pas à des petits enfants, et que
même les animaux vivent avec délice. Alors se lève le silence, et
la veille, et la non-violence. Mais la non-violence n'est pas
vraiment un concept très chrétien. Ce que nous recevons de la grâce
du Christ, c'est la charité dans la vérité: combattre le mal, sans
haine, en faisant éclater le mensonge qui est à son origine et dont
il se couvre toujours, et donner sa vie pour ceux qu'on aime. La
pratique évangélique de Jésus lui-même est très éloignée de ce
que l'on imagine le plus souvent. Il est né, il est venu dans le
monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité, et donner sa vie
en rançon pour la multitude. Il a donc tout fait pour démasquer le
mal, faire éclater le mensonge. Il allait relancer ses adversaires
jusque dans leur repaire, lorsque ses provocations ne suffisaient pas
à les faire tomber; et il n'avait pas pour eux de mots assez durs,
de menaces plus effrayantes pour les pousser à se raviser. Et même
avec les plus proches, il se fâchait, lorsqu'il s'est agi des
enfants. Au coeur de son procès inique, au lieu de saisir l'occasion
qui lui était donnée de tendre l'autre joue, il s'est efforcé de
sauver celui qui venait de le gifler, en lui adressant justement une
protestation: si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal; mais
si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?
Le
Catéchisme de l'Eglise Catholique, qui enseigne sans surprise que la
légitime défense est un droit, va jusqu'à affirmer qu'elle est
aussi un devoir grave lorsqu'on a la responsabilité de la vie
d'autrui: « La défense du bien commun exige que l'on mette
l'injuste agresseur hors d'état de nuire » (CEC 2265). Et on
ne peut pas ne pas reconnaître également que la société civile
subit actuellement des agressions de la part des pouvoirs publics,
au-delà des limites de ce qu'aurait pu imaginer un cerveau fou,
jusque dans les grands axes de la convivialité humaine, dans les
structures essentielles de l'être une personne humaine, dans les
fondations naturelles de sa dignité. Le même Catéchisme enseigne
alors l'obligation « en conscience de ne pas suivre les
prescriptions », « le refus d'obéissance aux autorités
civiles », « la résistance à l'oppression du pouvoir
politique »: « si l'autorité publique, débordant sa
compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce qui
est objectivement demandé par le bien commun. Il leur est cependant
permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre
les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi
naturelle et la loi évangélique » (CEC 2242; voir aussi
2243). Et pas un mot de la légalité, puisque celle-ci est emportée
dans la spirale même qui anéantit la légitimité d'un pouvoir
aussi ouvertement contre le bien commun et le droit des gens.
Pour
la Journée mondiale de la paix le 1er janvier 2013, Benoît XVI
laissait cet avertissement: « Il
convient de renoncer à la fausse paix que promettent les idoles de
ce monde et aux dangers qui l’accompagnent, à cette fausse paix
qui rend les consciences toujours plus insensibles, qui porte au
repliement sur soi, à une existence atrophiée vécue dans
l’indifférence. Au
contraire la pédagogie de la paix implique action, compassion,
solidarité, courage et persévérance. » Quand le Catéchisme
de l'Eglise Catholique évoque la
non-violence, c'est de façon marginale, comme « moyen de
défense à la portée des plus faibles » et « témoignage
à la charité évangélique », à la condition que « cela
se fasse sans nuire aux droits et obligations des autres hommes et
des sociétés » (CEC 2306). Or nous ne sommes pas les plus
faibles: on l'a dit en commençant, nous faisons des démonstrations
de force depuis des mois et quotidiennement partout en France. Nous
avons donc le devoir de mettre en oeuvre la force qui est la nôtre,
au service de la Vérité qui a été témoignée, contre les maux
dont on a reconnu les racines et l'ampleur, et prêts à donner même
notre vie pour ceux que nous aimons. Combattre, mais sans haine?
C'est clair: il s'agit de sauver les enfants, les familles, la
civilisation fondée sur la dignité naturelle et les droits
imprescriptibles de tout être humain, y compris nos adversaires,
dont les enfants sont peut-être les premiers à souffrir de parents
dévoyés, nous en conviendrions facilement!
Je
vous envoie comme des brebis au milieu des loups: soyez candides
comme des colombes, et malins comme des serpents, dit Jésus à ses
disciples. A l'agitation de nos drapeaux et logos familiaux pour la
provocation, doit donc répondre la semi clandestinité des réseaux
sociaux pour les actions: elles doivent être à la hauteur des
enjeux qui ont été reconnus, exiger beaucoup en vérité et obtenir
plus encore, Dieu aidant, dans les seules limites de la morale
naturelle et chrétienne, non pas celles de l'ordre républicain.
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