dimanche 12 mai 2013

« Voici qu'il vient, le prince de ce monde: sur moi il n'a aucun pouvoir, mais il faut que le monde sache que j'aime le Père, et que je fais comme le Père m'a commandé. » Jn 14, 30-31

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FETE NATIONALE DE JEANNE D'ARC

On nous annonce pour le 26 mai une nouvelle démonstration de force. Puis d'autres encore tout au long de l'été: comme si, donc, on n'en attendait rien de précis? On ne lâche rien, on va au Conseil Constitutionnel. Mais on pense que c'est déjà « plié »: donc on n'en attendait rien non plus? Le tour ayant été fait des institutions, dans la vénération d'une légalité pourtant bafouée par les mensonges éhontés et les exactions violentes de ceux qui en sont les gardiens, on envisage sans sourciller de faire un nouveau tour de piste à partir des prochaines échéances électorales pour lesquelles, empoignades et marchandages commencent à occuper la toile: sur des points que depuis des années et en toutes occasions, le plus haut Magistère de l'Eglise nous a indiqués gravement comme étant non négociables. On ne peut négocier: ce sont des points de rupture, à prendre ou à laisser. Ou si l'on veut: l'épreuve de force. Car chaque année qui passe renforce ce que l'Eglise dénonce comme la montée d'une dictature totalitaire sans précédent dans l'Histoire: ce qui n'est pas peu dire quand on a connu le XX° siècle. Pensons-nous avoir encore tellement de temps devant nous?

Car c'est bien cela qui est maintenant en question. Arguments ressassés, évidences sans cesse justifiées, nous n'en pouvons plus de ces explications pour ce qui n'échappe pas à des petits enfants, et que même les animaux vivent avec délice. Alors se lève le silence, et la veille, et la non-violence. Mais la non-violence n'est pas vraiment un concept très chrétien. Ce que nous recevons de la grâce du Christ, c'est la charité dans la vérité: combattre le mal, sans haine, en faisant éclater le mensonge qui est à son origine et dont il se couvre toujours, et donner sa vie pour ceux qu'on aime. La pratique évangélique de Jésus lui-même est très éloignée de ce que l'on imagine le plus souvent. Il est né, il est venu dans le monde pour ceci: rendre témoignage à la vérité, et donner sa vie en rançon pour la multitude. Il a donc tout fait pour démasquer le mal, faire éclater le mensonge. Il allait relancer ses adversaires jusque dans leur repaire, lorsque ses provocations ne suffisaient pas à les faire tomber; et il n'avait pas pour eux de mots assez durs, de menaces plus effrayantes pour les pousser à se raviser. Et même avec les plus proches, il se fâchait, lorsqu'il s'est agi des enfants. Au coeur de son procès inique, au lieu de saisir l'occasion qui lui était donnée de tendre l'autre joue, il s'est efforcé de sauver celui qui venait de le gifler, en lui adressant justement une protestation: si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?

Le Catéchisme de l'Eglise Catholique, qui enseigne sans surprise que la légitime défense est un droit, va jusqu'à affirmer qu'elle est aussi un devoir grave lorsqu'on a la responsabilité de la vie d'autrui: « La défense du bien commun exige que l'on mette l'injuste agresseur hors d'état de nuire » (CEC 2265). Et on ne peut pas ne pas reconnaître également que la société civile subit actuellement des agressions de la part des pouvoirs publics, au-delà des limites de ce qu'aurait pu imaginer un cerveau fou, jusque dans les grands axes de la convivialité humaine, dans les structures essentielles de l'être une personne humaine, dans les fondations naturelles de sa dignité. Le même Catéchisme enseigne alors l'obligation « en conscience de ne pas suivre les prescriptions », « le refus d'obéissance aux autorités civiles », « la résistance à l'oppression du pouvoir politique »: « si l'autorité publique, débordant sa compétence, opprime les citoyens, que ceux-ci ne refusent pas ce qui est objectivement demandé par le bien commun. Il leur est cependant permis de défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens contre les abus du pouvoir, en respectant les limites tracées par la loi naturelle et la loi évangélique » (CEC 2242; voir aussi 2243). Et pas un mot de la légalité, puisque celle-ci est emportée dans la spirale même qui anéantit la légitimité d'un pouvoir aussi ouvertement contre le bien commun et le droit des gens.

Pour la Journée mondiale de la paix le 1er janvier 2013, Benoît XVI laissait cet avertissement: « Il convient de renoncer à la fausse paix que promettent les idoles de ce monde et aux dangers qui l’accompagnent, à cette fausse paix qui rend les consciences toujours plus insensibles, qui porte au repliement sur soi, à une existence atrophiée vécue dans l’indifférence. Au contraire la pédagogie de la paix implique action, compassion, solidarité, courage et persévérance. » Quand le Catéchisme de l'Eglise Catholique évoque la non-violence, c'est de façon marginale, comme « moyen de défense à la portée des plus faibles » et « témoignage à la charité évangélique », à la condition que « cela se fasse sans nuire aux droits et obligations des autres hommes et des sociétés » (CEC 2306). Or nous ne sommes pas les plus faibles: on l'a dit en commençant, nous faisons des démonstrations de force depuis des mois et quotidiennement partout en France. Nous avons donc le devoir de mettre en oeuvre la force qui est la nôtre, au service de la Vérité qui a été témoignée, contre les maux dont on a reconnu les racines et l'ampleur, et prêts à donner même notre vie pour ceux que nous aimons. Combattre, mais sans haine? C'est clair: il s'agit de sauver les enfants, les familles, la civilisation fondée sur la dignité naturelle et les droits imprescriptibles de tout être humain, y compris nos adversaires, dont les enfants sont peut-être les premiers à souffrir de parents dévoyés, nous en conviendrions facilement!

Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups: soyez candides comme des colombes, et malins comme des serpents, dit Jésus à ses disciples. A l'agitation de nos drapeaux et logos familiaux pour la provocation, doit donc répondre la semi clandestinité des réseaux sociaux pour les actions: elles doivent être à la hauteur des enjeux qui ont été reconnus, exiger beaucoup en vérité et obtenir plus encore, Dieu aidant, dans les seules limites de la morale naturelle et chrétienne, non pas celles de l'ordre républicain.


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