dimanche 24 février 2013

"Je crois en Dieu le Père tout-puissant."

Le Cap Horn

LE TESTAMENT DE BENOÎT XVI

Au moment où notre cher Saint Père Benoît XVI se retire sur la montagne pour prier, dans un engagement qui correspond mieux à son âge et à ses forces, selon ses propres paroles, chacun s'efforce de recueillir son « testament spirituel ». Serait-il dans le tryptique du temps de Noël: Discours à l'occasion des Voeux de Noël de la Curie romaine le 12 décembre 2012; Message pour la Journée mondiale de la Paix le 1er janvier 2013; Discours à l'occasion de la présentation des voeux du Corps diplomatique accrédité près le Saint Siège le 7 janvier 2013?

Ci-dessous quelques citations emblématiques, qui désignent en notre temps, une agression si globale et si radicale contre la personne humaine, qu'elle va surpasser même les crimes des totalitarismes du XX° siècle, on ne peut pas ne pas le voir déjà. Jean Paul II avait lui aussi quelquefois hasardé l'amalgame. Or, pour triompher de ceux-ci, qui pourraient n'avoir été que les répétitions de celle-là, il a fallu une guerre mondiale et cinquante ans de guerre froide, et c'est finalement une Année Mariale qui aura été décisive. Pensons-nous vraiment que la réponse adéquate en ces temps où nous sommes, pourrait n'être que des ManifPourTous en rose, férues de légalité républicaine?

Pour ce qui est de lui, Benoît XVI a mis l'Eglise en ordre de bataille, et se retirant par un acte exceptionnel d'humilité, et plus encore d'espérance surnaturelle, il a fait qu'ils seront mystiquement deux pour porter la charge de Pierre, au moment où vont peut-être s'ouvrir les hostilités. Mais le Pontife Romain aura aussi besoin de pouvoir compter au plan temporel, sur le fils aîné de l'Eglise. Car on pressent bien que si en France était donné le coup d'arrêt à l'idéologie de mort qui s'empare du monde, tout redeviendrait possible. Il faut se rendre compte que les grands idéaux prônés depuis 200 ans ont été pervertis au point de provoquer l'effondrement, non pas d'abord par les contenus dont on les a chargés, mais par la forme même dans laquelle on les a pensés: de même qu'on ne pouvait pas rêver un homme nouveau sans renier finalement son antique nature; de même il est impossible maintenant de retrouver le droit naturel comme norme, sans appeler le droit divin en politique.

Citations de Benoît XVI
21 décembre 2012
Malgré toutes les impressions inverses, la famille est forte et vivante encore aujourd’hui. Cependant la crise qui – particulièrement dans le monde occidental – la menace jusque dans ses fondements est aussi incontestable.
Le refus du lien humain, qui se répand toujours plus à cause d’une compréhension erronée de la liberté et de l’auto-réalisation, comme aussi en raison de la fuite devant le support patient de la souffrance, signifie que l’homme demeure fermé sur lui-même et, en dernière analyse, conserve son propre « moi » pour lui-même, et ne le dépasse pas vraiment.
Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même, on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même, et enfin par là, l’homme même – comme créature de Dieu, comme image de Dieu – est dégradé dans l’essence de son être. Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en jeu. Et il devient évident que là où Dieu est nié, la dignité de l’être humain se dissout aussi. Celui qui défend Dieu, défend l’être humain !
 L’Église doit défendre avec la plus grande clarté ce qu’elle a identifié comme valeurs fondamentales, constitutives et non négociables, de l’existence humaine. Elle doit faire tout son possible pour créer une conviction qui ensuite puisse se traduire en action politique.
1er janvier 2013
Ceux qui mettent leur foi en Dieu et en ses promesses apparaissent souvent aux yeux du monde naïfs et éloignés de la réalité. Eh bien, Jésus leur déclare qu’ils découvriront être fils de Dieu non seulement dans l’autre vie mais déjà en celle-ci et que, depuis toujours et pour toujours, Dieu est pleinement solidaire d’eux. Ils comprendront qu’ils ne sont pas seuls parce qu’Il est du côté de ceux qui s’engagent en faveur de la vérité, de la justice et de l’amour.
Il n’est pas juste non plus de codifier de manière sournoise de faux droits ou des abus qui, fondés sur une vision réductrice et relativiste de l’être humain et sur l’utilisation habile d’expressions ambiguës destinées à favoriser un prétendu droit à l’avortement et à l’euthanasie, menacent le droit fondamental à la vie.
Considérer la crise alimentaire, bien plus grave que la crise financière. Le thème de la sécurité des approvisionnements alimentaires en est venu à être central dans l’agenda politique international, à cause de crises connexes.
Il convient de renoncer à la fausse paix que promettent les idoles de ce monde et aux dangers qui l’accompagnent, à cette fausse paix qui rend les consciences toujours plus insensibles, qui porte au repliement sur soi, à une existence atrophiée vécue dans l’indifférence. Au contraire la pédagogie de la paix implique action, compassion, solidarité, courage et persévérance.
7 janvier 2013
Quand on cesse de se référer à une vérité objective et transcendante, comment est-il possible de réaliser un dialogue authentique ? Dans ce cas, comment peut-on éviter que la violence, déclarée ou cachée, ne devienne la règle dernière des rapports humains ? En réalité, sans une ouverture transcendante, l’homme devient facilement la proie du relativisme et, ensuite, il réussit difficilement à agir selon la justice et à s’engager pour la paix.
Malheureusement, surtout en Occident, on trouve beaucoup d’équivoques sur la signification des droits de l’homme et des devoirs qui leur sont liés. Les droits sont souvent confondus avec des manifestations exacerbées d’autonomie de la personne, qui devient autoréférentielle, n’est plus ouverte à la rencontre avec Dieu et avec les autres et se replie sur elle-même en ne cherchant à ne satisfaire que ses propres besoins. Pour être authentique, la défense des droits doit, au contraire, considérer l’homme dans son intégralité personnelle et communautaire.
Si l’indice différentiel entre les taux financiers constitue une préoccupation, les différences croissantes entre un petit nombre, toujours plus riche, et un grand nombre, irrémédiablement plus pauvre, devraient provoquer le désarroi.
Le droit à l’objection de conscience. Cette “frontière” de la liberté touche à des principes de grande importance, de caractère éthique et religieux, enracinés dans la dignité même de la personne humaine. Ils sont comme “les murs porteurs” de toute société qui se veut vraiment libre et démocratique. Par conséquent, interdire l’objection de conscience individuelle et institutionnelle, au nom de la liberté et du pluralisme, ouvrirait paradoxalement au contraire les portes à l’intolérance et au nivellement forcé.
C’est à vous qu’il revient d’être sur terre les promoteurs de l’ordre et de la paix entre les hommes. Mais, ne l’oubliez pas : c’est Dieu (…) [qui est] le grand artisan de l’ordre et de la paix sur la terre.

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